Nigel Farage voit clôturer ses comptes bancaires pour une question de « valeurs »

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On parle du « scandale Coutts ». La banque de l’opposant britannique Nigel Farage l’a tout simplement informé qu’elle allait clôturer ses comptes personnels et professionnels au motif que ses opinions ne correspondaient à leurs « valeurs ». Les « chefs d’accusation », au départ noyés dans une défense purement économique, sont apparus très clairement dans le dossier à charge consulté par The Telegraph.

On connaissait le « deplatforming », qui consiste à supprimer aux orateurs jugés « toxiques » l’usage des plates-formes de réseaux sociaux sur lesquelles ils s’expriment. Voici le « financial deplatforming », un autre mode de combat idéologique bien plus direct qui atteint le nerf de la guerre : les comptes bancaires.

 

« Une décision politiquement motivée » selon Farage

Au début du mois, la BBC et le Financial Times avaient allégué que la raison pour laquelle ses comptes avaient été fermés était qu’ils étaient tombés en dessous du seuil financier requis par la banque. Gentille défense de forme, totalement accablée par le dossier de 40 pages récupéré par l’ancien dirigeant de l’UKIP (Parti pour l’indépendance du Royaume-Uni) : Nigel Farage était un contributeur financier net positif. Cela montre déjà que le mensonge aux médias fait partie du mode de communication des banques.

Quels ont été les motifs de cette débancarisation forcée ? Nigel Farage a appris que c’était une réunion du comité des risques de réputation de la banque qui avait décidé de son sort en novembre dernier. Il a lui-même épluché le dossier : « Il se lit un peu comme un mémoire préalable au procès rédigé par le parquet dans une affaire contre un criminel de carrière. Des contrôles de presse mensuels ont été effectués sur moi. Mes comptes sur les réseaux sociaux ont été surveillés. Tout ce qui était considéré comme “problématique” était enregistré. J’étais surveillé » a -t-il écrit dans The Telegraph.

Premier point qui se suffit presque à lui-même : le Brexit. Mentionné à 86 reprises, c’est le grand œuvre de la carrière politique de Farage et tout ce pour quoi il est exécré par l’élite mondialiste. Mais ce n’est pas tout : sont pointés son soutien à Donald Trump, cité 39 fois, son amitié avec la famille de Novak Djokovic qui a toujours refusé de se faire vacciner contre le Covid, ses supposés liens avec la Russie, citée 144 fois… sans compter ce retweet d’une blague d’un humoriste sur les femmes transgenres. Tout cela sent, effectivement, le souffre anti-woke.

 

Une banque s’érige en juge du politiquement correct

Alors la banque Coutts a certifié à Farage qu’il n’était pas traité comme une personne politiquement exposée (PEP, un terme juridique pour les clients jugés à risque pour des raisons politiques). Mais cette affaire suggère, à l’inverse, que chaque client est, en réalité, une personne politiquement exposable. Et que si elle contrevient trop médiatiquement aux valeurs d’inclusivité défendues très manifestement par la banque, c’est dehors qu’elle continuera à faire des affaires.

Le droit bancaire fondamental est, de ce fait, bafoué.

Devant la réaction croissante contre Coutts et sa société mère NatWest, le gouvernement britannique se devait de répondre au scandale. Le Premier ministre, Rishi Sunak a promis de « réprimer » ces pratiques et le Trésor a confirmé qu’il les examinait : « Ce serait très préoccupant si les services financiers étaient refusés à quiconque ayant exercé son droit à la liberté d’expression légale. » Une loi est en cours de rédaction pour imposer aux banques de nouvelles obligations en la matière, notamment l’ajout de protections de la liberté d’expression aux licences bancaires, selon des sources de Whitehall (ce qui n’empêche pas que ce cadre pourra toujours être rétréci).

 

« Financial deplatforming » : les comptes bancaires dans le viseur

Ces pratiques ne sont pourtant pas nouvelles, en tout cas pour les entreprises dont on juge à qui mieux à mieux l’engagement politique, voire les simples opinions. Au début de l’année, le gouvernement a commencé à travailler sur des réformes pour les fournisseurs de services de paiement, après que The Telegraph a révélé que PayPal, la société de paiement américaine, avait été accusée de fermer des comptes pour des motifs politiques.

PayPal a, récemment, fermé temporairement les comptes de UsForThem, le groupe de parents qui s’est battu pour maintenir les écoles ouvertes pendant la pandémie, ceux de la Free Speech Union qui défend la liberté d’expression, ou encore de Left Lockdown Sceptics, ce collectif opposé aux mesures de confinement. La société de paiement n’a jamais donné aucune explication valable, hormis celle d’être « un fervent partisan de la liberté d’expression et du dialogue ouvert » – ce qui est fort de café. « La politisation de l’arène des entreprises est une tendance dangereuse », avait déclaré la co-fondatrice de UsForThem.

 

Selon vos « valeurs », vous pourriez être le prochain

La nouveauté aujourd’hui, c’est que des comptes personnels font désormais l’objet d’une telle discrimination. C’est une étape supplémentaire dans la mise à l’écart de la société des éléments déclarés contrevenir aux nouvelles normes progressistes imposées par l’élite mondialiste. Après Coutts, Nigel Farage s’est vu refuser par 10 autres banques. Certains de ses proches ont subi un sort semblable.

Des pairs conservateurs ont révélé que leurs enfants avaient été informés qu’ils ne pouvaient pas ouvrir de compte après que les banques eurent constaté leur filiation. Le vicaire anglican, le révérend Richard Fothergill, a affirmé que son compte de la Yorkshire Building Society avait été fermé quelques jours après qu’il avait écrit à la banque pour se plaindre des messages publics de cette dernière en faveur du « mois de la fierté ».

« Je ne suis pas seul visé, écrit très justement Farage. Vous pourriez bien être le prochain… Si cette situation n’est pas maîtrisée, nous nous dirigerons vers un système de crédit social à la chinoise dans lequel seuls ceux qui ont les “bonnes” opinions sont autorisés à participer pleinement à la société. »

Tout est dit. Il y a des valeurs qui n’en sont pas – ces méthodes relèvent d’un violent totalitarisme idéologique.

 

Clémentine Jallais