« Jésus leur dit : “En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme, et ne buvez son sang, vous n’avez point la vie en vous-mêmes. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture, et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui. Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis avec le Père, ainsi celui qui me mange vivra aussi par moi. C’est là le pain qui est descendu du Ciel : il n’en est point comme de vos pères qui ont mangé la manne et sont morts ; celui qui mange de ce pain vivra éternellement. » (Jn, VI, 53-58)
Aussi appelée Fête-Dieu, cette fête remonte au moins au XIIIe siècle à Liège. C’est le pape Urbain IV qui, en 1264, l’institua formellement, avant qu’elle fût étendue à l’Eglise universelle par Clément V. Il s’agissait alors de réaffirmer la foi constante de l’Eglise dans l’Eucharistie à une époque marquée par de nombreuses hérésies. Saint Jean Chrysostome, commentant le passage de l’Evangile, écrivait : « Notre-Seigneur tient ce langage pour fortifier la foi aux enseignements qui précèdent, et bien persuader ceux qui l’écoutent que ce n’est point ici une parabole et une figure, mais qu’il faut absolument manger le corps du Christ ; ou bien son intention est de nous apprendre que la nourriture véritable est celle qui donne le salut à notre âme. »
La messe de cette fête fut composée par saint Thomas d’Aquin. Benoît XVI, dans son audience générale du 17 novembre 2010, déclarait : « Ce sont des textes qui font vibrer les cordes du cœur pour exprimer la louange et la gratitude au Très Saint Sacrement, alors que l’intelligence, pénétrant avec émerveillement dans le mystère, reconnaît dans l’Eucharistie la présence vivante et véritable de Jésus, de son Sacrifice d’amour qui nous réconcilie avec le Père, et nous donne le salut. »
La fête du Très Saint Sacrement fut fixée au jeudi après l’octave de la Pentecôte. Cependant, dans les pays comme la France où ce jour n’est pas férié, elle est obligatoirement solennisée le dimanche suivant.