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Fièvre de cheval au gouvernement


 

La grogne contre l’équitaxe, qui a reçu un soutien politique allant jusqu’au parti communiste, fait plier le gouvernement : les ministres de l’agriculture, Stéphane Le Foll, et du budget, Bernard Cazeneuve, iront à Bruxelles « en délégation » pour plaider la cause de centres équestres auprès des commissaires européens.
La démarche des deux ministres est représentative des nouveaux rapports de force politique. D’abord, ils cèdent à la pression des manifestants et font de leur revendication, somme toute limitée, la baisse de la TVA sur certaines activités sportives, une affaire d’Etat. Ensuite, en se retranchant derrière Bruxelles, ils avouent que la puissance s’est déplacée à l’échelon européen, si l’apparence du pouvoir demeure à Paris. C’est une démission explicite et officielle de l’autorité, qui appelle ceux qui la contestent à agir en délégation avec elle, dans un mouvement qui rappelle la cogestion et les soviets. Il y a enfin dans la bouche du ministre du budget un mot qui est un formidable aveu, le mot « combat ». C’est reconnaître que le gouvernement et le peuple français sont dominés, assujettis à Bruxelles, et que cette sujétion est mauvaise, puisqu’il faut la combattre. Jamais politicien français n’avait si clairement condamné la construction européenne telle qu’elle est.