Coming Home est le titre de diffusion international, anglais, d’un original chinois qui évoque le retour chez lui d’un intellectuel déporté en camp par la Révolution culturelle. Il y a d’ailleurs deux retours, et deux films en fait. Le premier retour est tragique, illustre l’évasion du prisonnier, et l’échec de sa tentative de revenir chez lui, manquant sa femme de très peu. Ce premier film, trop bref, un court-métrage de 20 minutes, s’avère excellent, surprenant pour la Chine continentale, dénonçant l’horreur du régime de terreur mené par la Révolution culturelle. Sont montrés une police politique communiste omniprésente, odieuse, et des enfants endoctrinés parfaitement capables de dénoncer leurs parents, soit une horreur morale absolue en Chine comme en Europe. Ce premier film combine la beauté esthétique incontestable des « ballets révolutionnaires » maoïstes, et par contraste une réalité sociale des plus laides.
La seconde partie de Coming Home ennuie durablement
Le deuxième film qui lui succède tombe dans la fable sentimentale chinoise, typique, un genre très prisé là-bas, aux excellentes intentions encore mais prodigieusement ennuyeux et irréaliste. La femme, devenue folle après des semaines de tortures, se refuse à reconnaître dix ans plus tard son mari enfin rentré, officiellement libéré après 20 ans de camp. Son mari multiplie en vain les astuces et essaye en permanence, pendant des années, de se faire reconnaître. De quoi vit-il ? Coming Home ainsi, finit donc assez vite par ennuyer durablement le spectateur le mieux intentionné. Pour retrouver l’horreur communiste, mieux vaut aller voir l’excellent Temps des Aveux, traitant des maoïstes cambodgiens, les Khmers Rouges.
Hector JOVIEN