Le niveau de la dette en Chine atteint des proportions extrêmement inquiétantes, à la fois par son volume et par l’illusion de forte croissance qu’il permet. Si le FMI a les yeux de Chimène pour la Chine – tout comme l’ONU et les pontes de la lutte contre le « changement climatique » – cela n’empêche pas l’institution financière internationale de mettre en garde contre les risques de crise profonde qu’entraîne l’endettement chinois. Selon l’alerte lancée par le Fonds monétaire international, la dette totale domestique non financière devrait y atteindre près de 300 % du PIB d’ici à 2022, et se situe déjà aux alentours de 250 % actuellement.
C’est un véritable boom du crédit que l’on constate en Chine dont la dette se situait aux alentours de 180 % du PIB « seulement » en 2012. Si la croissance de la deuxième économie mondiale est évaluée à 6,7 % cette année et à 6,4 % l’an prochain – un peu plus que les prédictions du FMI – cette vigueur ne serait qu’apparente. Soutenue par une meilleure croissance mondiale et, surtout, par la dépense publique chinoise, elle doit cependant l’essentiel de son volume aux emprunts nominaux réalisés dans le secteur non financier qui ont plus que doublé au cours de ces cinq dernières années. Une tendance qui ne fait que s’accentuer, selon le FMI.
La dette de la Chine laisse prévoir une crise financière selon le FMI
« La croissance durable – c’est-à-dire, la croissance que l’on peut obtenir sans expansion excessive du crédit – a probablement été bien moins importante que la croissance réelle au cours des cinq dernières années », précise le rapport du FMI.
La croissance « durable » entre 2012 et 2016 se situe autour d’une moyenne de 5,3 % en Chine, selon le FMI, bien en deçà des 7,3 % affichés. Le FMI ne prend pas la peine cependant de remettre en question les bons scores affichés par le « tigre de papier » chinois, acceptant ses annonces sans discussion.
L’institution internationale estime toutefois que le danger est grand de voir des ajustements douloureux se produire, ou encore de constater un ralentissement marqué de la croissance en raison de cette bulle de l’endettement. D’après les analyses du FMI, qui ont comparé l’évolution de 43 bulles semblables dans l’histoire des économies, ce genre de situation s’achève systématiquement par un ralentissement aigu, voire une crise financière : « Tous les booms de crédit qui ont commencé alors que le ratio d’endettement dépassait les 100 % – comme c’est le cas en Chine – ont mal fini. »
Alerte du FMI : la croissance de la Chine s’appuie sur son excès de crédit
C’est le financement à court terme qui a le vent en poupe en Chine, par le biais de réseaux complexes. Selon le FMI, ce type de financement a été mal utilisé : canalisé vers le secteur industriel et les entreprises d’Etat, il n’a nullement été compensé dans plusieurs régions par la valeur ajoutée apportée par les emprunteurs, « ce qui suggère qu’ils utilisent les crédits de manière relativement inefficace ».
En 2015-2016, il a fallu 20.000 milliards de yuans en nouveaux crédits pour augmenter le PIB nominal de 5.000 milliards de yuans seulement, souligne également le FMI. Seuls facteurs rassurants selon lui : la Chine jouit actuellement d’un important excédent de compte courant et son niveau de dette externe demeure modeste, tandis que les banques affichent un petit ratio de prêts/dépôts.
Cela n’empêche pas les milieux globalistes, FMI compris, de présenter la Chine comme le nouveau moteur de la mondialisation.