Le volume des fonds gérés par le secteur bancaire parallèle constitue actuellement le risque potentiel le plus important pour le système financier des Etats-Unis, a averti le Fonds monétaire international. Zhu Min, directeur délégué du FMI, vient de noter que si les autorités de régulation sont parvenues aujourd’hui à « nettoyer » une bonne part du système bancaire mondial depuis la crise déclenchée par la défaillance de Lehman Brothers, l’excès de fonds s’est déplacé vers ce système de l’« ombre » difficile à contrôler.
Le FMI se penche sur le secteur bancaire parallèle
Appelé shadow banking, le secteur bancaire parallèle joue un rôle important aussi bien en Chine, où il a « explosé » selon Zhu Min, qui s’exprimait au Forum économique de Davos, qu’aux Etats-Unis. Il a souligné l’existence d’une véritable poussée des prêts consentis aux entreprises américaines par des fonds de gestion d’actifs et autres acteurs non bancaires du monde de la finance. Des opérations par nature difficiles à tracer.
Banques officielles et secteur bancaire parallèle : rien ne va plus ?
« Les entreprises non financières ont levé 1.300 milliards de dollars par le biais du secteur bancaire parallèle au seuls Etats-Unis », a déclaré le directeur délégué du FMI au Daily Telegraph. Les passifs éventuels pourraient avoir atteint 15.000 milliards, selon le FMI, soit 180% des actifs bancaires, portant rapidement ce risque vers ses niveaux d’« avant Lehman ».
La stabilité court des risques encore plus lourds du fait de la chute des cours du pétrole, a déclaré Zhu Min. « C’est une excellente nouvelle pour les consommateurs », a-t-il reconnu, mais ses effets peuvent être à double tranchant : selon le FMI, elle peut déclencher une crise financière majeure dans les pays producteurs et parmi les sociétés pétrolières qui pourraient ne plus faire face à leurs dettes.
David Rubenstein, de Carlyle Group, estime dans le même ordre d’idées que les compagnies pétrolières russes sont en risque de faillite alors qu’elle doivent 650 milliards à des établissements étrangers – soit, pour la plus grande part, des banques européennes qui se battent déjà avec les turbulences de l’euro.
Stabilité et risques, prétextes à une prise de pouvoir mondiale
Le contrôle de la finance sous couvert de « régulation des risques » se poursuivra donc et les institutions internationales continueront à accroître leur pouvoir sur les domaines essentiels de la « société mondiale ».