Le FMI va-t-il devenir une super banque centrale chargée d’un quantitative easing mondial ?

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Les témoignages de Chypriotes ruinés du jour au lendemain sont légion. Mais la tragédie financière vécue par Chypre pourrait s’étendre au monde entier et chaque personne sur cette planète pourrait être en danger.
 
C’est en réalité ce qui se produit déjà. La chute du système bancaire chypriote n’a été que l’une des nombreuses débâcles qui se succèdent depuis le début de la crise économique, en 2008. A l’époque, aux Etats-Unis, beaucoup d’Américains ont tout simplement perdu leur maison.
 
Globalement, cette crise a été engendrée par des gouvernements qui n’ont cessé de dépenser de l’argent qu’ils n’avaient pas et des banques centrales qui ont fabriqué de l’argent sans arrêt, comme par magie. Quel en fut le résultat ? Une bulle énorme, et un chaos total lors de son explosion, comme c’est toujours et inévitablement le cas en pareille circonstance.
 

Les banques centrales ont organisé renflouement sur renflouement, au détriment du contribuable

 
Pour redresser les finances, des renflouements massifs étaient indispensables nous a-t-on affirmé, d’abord pour les grosses banques mais également pour les institutions financières qui avaient provoqué la crise en se conduisant de façon imprudente, immorale et même criminelle.
 
Certes ces renflouements étaient désagréables, précisait-on encore, mais ils étaient le seul moyen d’éviter le « risque systémique » et l’écroulement financier total. Mais un renflouement en entraîne un autre, et ainsi de suite.
 
Pour financer ces sauvetages, la Fed a injecté des milliards de dollars sous l’appellation de « quantitative easing » ; la Banque centrale européenne et les autres banques centrales ont suivi.
 
Selon un récent rapport, daté du 23 février dernier, de l’Economic Cycle Research Institute, le désastre de ces quantitative easing est stupéfiant. « 11.000 milliards de dollars : c’est le montant des QE accordé par les banques centrales depuis la crise de 2008. Pour mettre ce montant en perspective, vous pouvez payer toutes les dettes des ménages américains, toutes les hypothèques, toutes les voitures et les prêts étudiants ou encore les cartes bleues ».
 

Après avoir volé le contribuable, les banques centrales s’attaquent aux épargnants

 
Mais au lieu de régler ces dettes, ces 11.000 milliards de dollars sont venus les augmenter, et ont alors permis de créer une autre bulle financière qui finira inévitablement par exploser en provoquant une fois de plus un chaos financier et en infligeant de nombreuses souffrances à la population.
 
A ce titre, Chypre n’était qu’un laboratoire de ce que le reste du monde pourra souffrir demain.
 
Mais le contribuable est devenu rebelle et refuse parfois le renflouement des banques. Aussi la stratégie a-t-elle été changée : à Chypre une nouvelle forme de vol appelée la « recapitalisation interne » a été mise en place. Les banquiers se paient avec des fonds confisqués à leurs clients. Ce n’est plus le contribuable qui paie, mais l’épargnant.
 
Et l’élite financière du FMI, de la Banque mondiale et des banques centrales essaie désormais de répliquer le procédé à plus grande échelle. Ce « prélèvement sur le capital », comme il est officiellement appelé dans les milieux bancaires, est sans doute l’entreprise la plus criminelle jamais organisée financièrement.
 
Jusqu’à maintenant la Fed a réussi à éviter les audits réclamés par beaucoup de Républicains, mais les élites bancaires voudraient désormais renforcer une institution mondiale et lui conférer les capacités de la Fed et plus encore, au-delà de toute intervention gouvernementale possible. C’est ainsi que le FMI deviendrait une « Fed mondiale »… Difficile de croire les élites qui affirment que ce FMI renforcé permettrait la stabilisation de l’économie lorsque l’on étudie l’histoire récente et le comportement de la Fed aux Etats-Unis !
 

Béatrice Romée