Kristalina Georgieva, présidente du FMI, fait de la propagande pour la Chine communiste

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Kristalina Georgieva, présidente du Fonds monétaire international, a accordé un entretien à Wang Guan de CGTN, la chaîne de télévision chinoise internationale (China Global Television Network), et pour de la propagande, c’est de la propagande ! Elevée en Bulgarie communiste, diplômée de l’Institut Karl Marx de Sofia, elle a bénéficié d’une dérogation pour prendre son poste au FMI en 2019 alors qu’elle dépassait d’un an l’âge limite de 65 ans, et elle a d’ores et déjà été désignée pour un second mandat de cinq ans à compter du 1er octobre prochain – elle aura 71 ans. Son interview avec CGTN consiste en une glorification de la Chine communiste, parée de toutes les vertus et donnée en exemple au monde pour sa capacité à améliorer la vie de ses citoyens.

Que la Chine soit sous la coupe du Parti communiste – dirigée par Xi Jinping, ce rejeton idéologique de Mao, persécutrice des minorités et en particulier des croyants, au point de vouloir adapter la doctrine catholique au communisme chinois, spécialiste mondiale de la surveillance tous azimuts assistée par l’intelligence artificielle, assassine de près d’un demi-milliard d’enfants à naître par le biais de la tyrannique politique de l’enfant unique – ne la gêne nullement. Et ce fait est important dans notre monde où les instances supranationales, qu’elles soient politiques, sanitaires ou financières comme le FMI, agissent sur les droits des nations mais aussi sur notre quotidien et sur nos libertés.

 

Kristalina Georgieva vante la tyrannie communiste en Chine

En vérité, l’admiration de Mme Georgieva pour la Chine rappelle celle, tout aussi surréaliste, de Mgr Marcelo Sanchez Sorondo, qui osait dire en revenant de Pékin, début 2018 – il était encore à cette époque chancelier de l’Académie pontificale des sciences et de l’Académie pontificale des sciences sociales – que « ceux qui mettent le mieux en œuvre la doctrine sociale de l’Eglise sont les Chinois ».

Kristalina Georgieva, elle, ne s’en réfère pas à l’Eglise catholique et c’est normal : ses sources sont plus ouvertement marxistes. La voilà donc qui salue la « réussite remarquable » de la Chine depuis les années 1980, sans rappeler que ladite réussite est due à une politique mondialiste initiée notamment par Kissinger qui a ouvert le marché mondial à la Chine pour en faire l’usine du monde dans des conditions de concurrence déloyale. Une situation qui se poursuit puisque la Chine n’est pas considérée comme une économie développée, et qu’elle n’est donc pas soumise aux mêmes contraintes que les pays occidentaux au titre de la « lutte contre le réchauffement ».

La présidente du FMI considère donc que « les réformes et l’ouverture ont largement profité au peuple chinois » ; elle croit, comme Xi le répète d’ailleurs à l’envi, qu’en Chine, aujourd’hui, « l’on passe de taux de croissance élevés à une croissance chinoise de qualité », grâce aux réformes entreprises par ses « dirigeants ». D’ailleurs elle vante leur interventionnisme : « Je crois beaucoup à la combinaison des forces du marché et de l’allocation des ressources pour augmenter la productivité du capital et du travail. »

 

La propagande de Mme Georgieva éclaire la politique du FMI

Mme Georgieva croit en l’économie « verte » (qui apporte tant de rentrées à la Chine, fournisseur du monde entier), et ce n’est pas une surprise. Mais elle y croit tout particulièrement pour la Chine – exempte des objectifs CO2 et grande constructrice de centrales à charbon : « Il est très évident que la Chine investit de manière significative dans l’économie verte, dans l’économie numérique, et aussi dans l’égalisation des conditions de concurrence entre les entreprises de Chine et le secteur privé », se réjouit-elle.

Et d’ajouter, plus loin, en commentant le récent Forum sur le développement de la Chine où le PCC a annoncé ses nouvelles politiques : « Comment pouvons-nous une fois encore dynamiser la croissance de la productivité en adoptant la force de la technologie, en investissant dans le capital humain ? La Chine est bien placée pour cela. »

Kristalina Georgieva en est d’autant plus persuadée qu’elle est éblouie par ce que la Chine a déjà accompli : « Ce que la Chine a réussi à faire, ce n’est pas seulement d’augmenter le niveau de vie, mais de faire en sorte que tout le monde en Chine en profite. L’accent mis sur l’éradication de la pauvreté a créé une société dans laquelle la dignité de la vie est respectée partout, dans les grands centres urbains comme dans les zones rurales. Ce que j’ai vu, c’est la formidable transformation de la Chine se propager dans ce pays au profit de personnes qui partaient d’une situation très, très difficile », a-t-elle osé.

 

Kristalina Georgieva fait la propagande d’une Chine qui se vide de ses enfants

Avortements forcés, effondrement démographique, misère des vieux, chômage gigantesque chez les jeunes, omniprésence du contrôle du Parti communiste, y compris dans les entreprises « privées », tout cela (et bien d’autres choses) est passé par pertes et profits.

Mme Georgieva pousse l’exaltation jusqu’à voir en la Chine un phare pour le monde : « Je voyage dans le monde entier et je vois des modèles de développement issus de la Chine reproduits ailleurs. Par exemple, il existe un projet ici en Chine, Loess Plateau, qui consiste à aménager en terrasses des terres stériles afin de les rendre productives et d’offrir des moyens de subsistance à la population. J’ai vu le même projet en Ethiopie. »

L’aménagement des terres arides en terrasses est pourtant vieux comme l’humanité. En Ethiopie, on s’y essayait déjà il y a 5.000 ans… Et c’est sur leurs vestiges que se sont posées à l’époque contemporaine les nouvelles terrasses. La pierre sèche en Provence, les murets des champs du Portugal ne doivent pas non plus grand-chose aux projets chinois actuels…

Mme Georgieva est ravie du poids que prend le plus grand pays ouvertement communiste dans le monde. CGTN commente, dans une infographie insérée dans l’entretien :

« L’inclusion du yuan reflète également la participation active de la Chine à la gouvernance mondiale et sa contribution positive au développement mondial. Avec le renforcement de sa puissance nationale globale, la Chine est de plus en plus impliquée dans la construction de nouveaux systèmes de gouvernance internationale. »

 

La Chine, un exemple pour le monde entier ?

C’est tout cela qui mène la directrice du FMI à déclarer : « Ce que nous apprenons de la Chine et que nous transmettons à d’autres pays, c’est cette capacité à adopter une vision à long terme, puis à investir dans les infrastructures, dans les personnes, dans l’Etat de droit, dans la concurrence, afin que les opportunités se multiplient et que les gens puissent atteindre leur plein potentiel. »

Les pays désindustrialisés par le travail à bas coût en Chine n’avaient qu’à y penser. Et la Chine qui se ferme à l’avenir parce qu’elle n’a plus assez d’enfants et qu’elle ne leur est pas favorable – le coût relatif d’un enfant y est bien plus élevé qu’ailleurs – mérite tous les applaudissements. Mais de qui se moque-t-on ? De Dieu, certainement, puisque la Chine met en œuvre le système « intrinsèquement pervers » du communisme.

 

Jeanne Smits

 

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Pour les curieux voici, ci-dessous, la traduction des passages de l’interview de Kristalina Georgieva consacrés à la Chine.

 

Wang Guan : La Chine a récemment annoncé toute une série de mesures économiques visant à stimuler la croissance et à rassurer les investisseurs mondiaux, y compris par le biais des politiques annoncées lors du Forum sur le développement de la Chine (FDC) et des deux sessions, des réunions politiques. Comment évaluez-vous l’ensemble des mesures prises par la Chine pour stimuler la croissance ?

Kristalina Georgieva : La Chine a connu une réussite remarquable au cours des quatre dernières décennies. Les réformes et l’ouverture ont largement profité au peuple chinois. Et si nous regardons vers l’avenir, ce sont encore les réformes qui libéreront le potentiel de la croissance verte et numérique. Je crois beaucoup à la combinaison des forces du marché et de l’allocation des ressources pour augmenter la productivité du capital et du travail ; cette combinaison peut être le moteur d’une croissance positive.

Je constate aujourd’hui en Chine que l’on passe de taux de croissance élevés à une croissance chinoise de qualité. Et d’après ce que j’entends de la part des dirigeants chinois, cette détermination à accélérer le rythme des réformes va permettre d’apporter une nouvelle fois de la prospérité au peuple chinois.

 

W.G. : Comme vous l’avez peut-être entendu, Mme Georgieva, « une nouvelle qualité des forces productives » a été le maître mot des récentes réunions politiques en Chine, un terme inventé par le président chinois, le président Xi. Comment voyez-vous cette nouvelle qualité des forces productives dans la transformation de l’économie chinoise en économie de haute qualité ?

K.G. : Eh bien, il est très évident que la Chine investit de manière significative dans l’économie verte, dans l’économie numérique, et aussi dans l’égalisation des conditions de concurrence entre les entreprises de Chine et le secteur privé.

Cette direction est donc la bonne : il suffit de regarder ce qui se passe dans le monde. (…) De quoi le monde manque-t-il aujourd’hui ? De la croissance de la productivité et, sur ce fondement, de l’augmentation du niveau de vie. Comment pouvons-nous une fois encore dynamiser la croissance de la productivité en adoptant la force de la technologie, en investissant dans le capital humain ? La Chine est bien placée pour cela.

 

W.G. : Pensez-vous que c’est ce qui va se passer en Chine à l’avenir ?

K.G. : C’est très intéressant d’être en Chine aujourd’hui. Je vois en Chine un moment très important pour le peuple chinois. Vous avez bénéficié d’une croissance phénoménale. Cela a conduit toute une génération de Chinois à voir l’économie monter, monter, monter, et les revenus, doubler et tripler.

Bien sûr, cela ne peut pas durer éternellement car, comme dans tout autre pays, l’économie mûrit et il faut passer d’une croissance élevée à une croissance de qualité. Je pense qu’il est important que les Chinois reconnaissent qu’ils entrent dans une nouvelle ère pour la Chine, dans laquelle il n’y aura pas de taux de croissance de 10, 12 ou 15 %, mais il y aura une énorme amélioration des opportunités et, encore une fois, une augmentation du niveau de vie.

 

W.G. : Vous vous êtes rendue en Chine à de nombreuses reprises et vous êtes même le premier directeur général du FMI issu d’un Etat en économie de transition. Ayant observé la Chine à de multiples occasions et par le biais de multiples plateformes, que pensez-vous de la voie chinoise vers la modernisation et de sa valeur éventuelle pour le monde en développement ?

K.G. : Ce que la Chine a réussi à faire, ce n’est pas seulement d’augmenter le niveau de vie, mais de faire en sorte que tout le monde en Chine en profite. L’accent mis sur l’éradication de la pauvreté a créé une société dans laquelle la dignité de la vie est respectée partout, dans les grands centres urbains comme dans les zones rurales. Ce que j’ai vu, c’est la formidable transformation de la Chine se propager dans ce pays au profit de personnes qui partaient d’une situation très, très difficile.

Ce que nous apprenons de la Chine et que nous transmettons à d’autres pays, c’est cette capacité à adopter une vision à long terme, puis à investir dans les infrastructures, dans les personnes, dans l’Etat de droit, dans la concurrence, afin que les opportunités se multiplient et que les gens puissent atteindre leur plein potentiel. Et savez-vous ce qui est si intéressant ? Je voyage dans le monde entier et je vois des modèles de développement issus de la Chine reproduits ailleurs. Par exemple, il existe un projet ici en Chine, Loess Plateau, qui consiste à aménager en terrasses des terres stériles afin de les rendre productives et d’offrir des moyens de subsistance à la population. J’ai vu le même projet en Ethiopie. Mon institution, le FMI, mon institution précédente, la Banque mondiale, étant une ligne de transmission d’expérience, nous avons en fait aidé ce que vous avez réalisé en Chine à se transformer en connaissances et en réussites dans d’autres parties du monde.

 

W.G. : A de nombreuses reprises, vous avez mis l’accent sur la coopération internationale, y compris dans votre discours de Cambridge, un point qui est en fait cohérent et repris par les dirigeants chinois. Si vous regardez les initiatives du président Xi pour le monde, qui est en fait le principe d’organisation de la Chine pour le monde, y compris l’Initiative mondiale pour le développement, l’Initiative mondiale pour la sécurité et l’Initiative mondiale pour la civilisation, et la construction d’une communauté d’avenir partagé, comment évaluez-vous le rôle de la Chine dans le multilatéralisme ?

K.G. : La Chine est un membre très actif de la communauté internationale, un membre très actif de notre organisation, le Fonds monétaire international. Et elle agit en fonction de sa propre expérience. La Chine a bénéficié de l’expérience des institutions qui ont pour rôle de rassembler les membres.

La Chine a été un membre très engagé dans la discussion sur les bons choix politiques – politique monétaire, politique fiscale, politique du secteur financier. La Chine a contribué aux instruments du FMI que nous avons déployés très activement pendant le COVID pour aider nos membres les plus vulnérables.

La Chine joue également un rôle de premier plan sur des questions essentielles pour l’avenir de l’humanité. Le changement climatique, l’économie numérique, la manière de soutenir une économie mondiale plus intégrée. En ce sens, ce pays qui a bénéficié de l’expérience des autres est maintenant une source d’enseignements pour les autres.

 

W.G. : En ce qui concerne l’intelligence artificielle, vous avez déclaré que l’intelligence artificielle générative d’aujourd’hui peut revigorer l’économie mondiale, la qualifiant de big bang. Comment voyez-vous ses promesses par rapport aux risques ?

K.G. : Le problème de la faible productivité et de la faible croissance nécessite une solution et l’intelligence artificielle peut être un élément important de cette solution.

Elle peut accroître considérablement la productivité. Ce que nous recommandons, c’est d’agir tôt pour se préparer à ce monde qui est déjà là, dans lequel l’intelligence artificielle joue un rôle de plus en plus important. Nous examinons quatre aspects : l’infrastructure numérique, le capital humain, l’innovation, la réglementation et l’éthique.

Et lorsque nous examinons la situation dans son ensemble, ce que je peux dire à vos téléspectateurs, c’est que, parmi les marchés émergents, c’est la Chine qui est la mieux préparée.

 

W.G. : Sur le changement climatique, Madame la Directrice générale, nous venons de tenir la COP28 à Dubaï. Un consensus a été atteint. Etes-vous satisfaite de ce consensus ? Et quel regard portez-vous sur la lutte de la Chine contre le changement climatique ?

K.G. : La COP28 a été une très bonne COP, très réussie. Elle a fait trois choses qui étaient vraiment nécessaires. Premièrement, elle a reconnu que les contributions déterminées au niveau national n’étaient pas à la hauteur de ce qui est nécessaire pour prévenir la crise climatique. Nous savons maintenant que les pays s’efforcent de revoir leur ambition à la hausse, en particulier pour cette décennie. La Chine s’y emploie également.

Deuxièmement, le financement. La COP 28 a reconnu qu’à moins de mobiliser rapidement des investissements massifs dans la transition verte, en particulier dans les marchés émergents et les économies en développement, nous manquerons de temps.

Troisièmement, elle a renouvelé le sentiment d’unité : l’idée que les pays peuvent s’unir.

Au lieu de nous montrer du doigt, nous pouvons nous tenir la main parce que nous sommes dans le même bateau et que ce n’est qu’ensemble que nous pourrons inverser la tendance. La Chine a pris très au sérieux ses obligations de faire progresser la technologie dans certains domaines tels que les panneaux solaires, les énergies renouvelables en général, les véhicules électriques. La Chine est aujourd’hui un leader.

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Infographie de CGTN sur la Chine et le FMI

 

La Chine est l’un des membres fondateurs du Fonds monétaire international. La coopération de la Chine avec le FMI a toujours été excellente. Le 1er octobre 2016, le yuan chinois a été officiellement inclus dans le panier de devises des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI. Il a ainsi rejoint les rangs des monnaies de réserve mondiales, aux côtés du dollar américain, de l’euro, de la livre sterling et de l’euro.

Il rejoint ainsi les rangs des monnaies de réserve mondiales, aux côtés du dollar américain, de l’euro, de la livre sterling et du yen japonais. La pondération du yuan chinois est actuellement en troisième position après le dollar américain et l’euro. L’inclusion du yuan chinois marque la première apparition d’une économie émergente dans ce panier de devises qui renonce à être un club de pays développés.

L’inclusion du yuan reflète également la participation active de la Chine à la gouvernance mondiale et sa contribution positive au développement mondial. Avec le renforcement de sa puissance nationale globale, la Chine est de plus en plus impliquée dans la construction de nouveaux systèmes de gouvernance internationale. Les solutions proposées par la Chine, telles que la création de la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures et de la Nouvelle banque de développement, ont reçu les éloges et le soutien de la communauté internationale, en particulier des pays en développement.

 

Traduction par Jeanne Smits