Le nouveau livre de Steve Mosher : “Le diable et la Chine communiste” (I)

Mosher diable Chine communiste
 

Steven Mosher, spécialiste de la Chine – il a notamment été le premier sociologue américain à la visiter au début des années 1980, devenant alors témoin horrifié d’avortements forcés ; il parle plusieurs langues chinoises – et président du Population Research Institute qui dénonce le discours de sur « surpopulation » dans le monde, a récemment publié chez Tan Books un livre sur la nature du communisme et son application en Chine, The Devil and Communist China: From Mao Down to Xi (« Le diable et la Chine communiste, depuis Mao jusqu’à Xi ». Interrogé par Steve Bonta de The New American, il porte son regard de croyant catholique et de connaisseur des tyrans communistes qui oppriment la Chine depuis l’arrivée au pouvoir de Mao Zedong, et décrit finement la dialectique qui est au cœur du communisme, à la fois comme moteur, carburant et raison d’être. Le livre s’annonce passionnant !

 

La Chine communiste fonctionne grâce à la haine

Nous vous proposons ci-dessous la première partie de la traduction d’extraits significatifs retranscrits de leur entretien : sur l’histoire du communisme chinois, et ses ennemis de classe ou du peuple. Dans une deuxième partie à paraître, Steve Mosher aborde la situation actuelle en Chine, et ses désirs d’expansion et d’hégémonie servis par une politique de préparation à la guerre.

On comprend parfaitement, à travers ses réponses, en quoi le communisme est « intrinsèquement pervers » comme le disait Pie XI dans Divini Redemptoris : il est à l’opposé exact de la « civilisation de la vie et de l’amour » voulue par Dieu qui nous commande non seulement de l’aimer et de nous aimer les uns les autres par amour de Lui, mais – dès l’origine – de croître et de multiplier. Sous le communisme, la Chine s’est repue de haine et de mort.

Très intéressant également est le portrait rapidement esquissé de Mao, qui semble avoir été voué à une idole de pierre alors qu’il était encore enfant…

 

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Steve Mosher : “Le diable et la Chine communiste”

 

Steve Mosher : J’ai déjà écrit sur l’idéologie du parti communiste chinois qui, comme l’idéologie marxiste-léniniste en général, est un fantasme complet selon lequel le gouvernement va disparaître, nous serons tous égaux et chacun travaillera aussi dur qu’il le peut pour subvenir aux besoins de tout le monde. C’est une vision du paradis sur terre qui ne s’est jamais concrétisée.

Au contraire, le communisme produit toujours l’enfer sur terre. Mais les personnes qui propagent ces idées, comme Mao Zedong, sont heureuses de régner sur l’enfer. (…) Mon livre est un regard sur la différence spirituelle entre la civilisation occidentale, où notre Père céleste nous a dit de construire une civilisation de vie et d’amour à travers les mots de son Fils, Jésus-Christ, qui nous a dit de nous aimer les uns les autres et d’aimer Dieu, et la Chine, où sous le communisme, l’on trouve le contraire : une civilisation basée non pas sur l’amour, mais sur la haine. Cette civilisation n’est pas fondée sur la création, mais sur la destruction, et sa promesse de créer une civilisation, une civilisation parfaite, est pour plus tard. Et ne se concrétise jamais.

Une façon de mettre cela en perspective est de rappeler ce que le président Mao a dit à propos du communisme.

Le communisme, a-t-il dit, n’est pas l’amour : c’est un marteau que nous utilisons pour écraser l’ennemi. Venant de quelqu’un qui a utilisé ce marteau très efficacement, au point de devenir le plus grand meurtrier de l’histoire de l’humanité, la description par Mao du communisme comme une arme de haine devrait nous faire réfléchir. (…)

Et d’où vient la haine ?

C’est la question que je pose dans ce livre. Je commence donc par examiner le président Mao. Mao Zedong était un individu très, très intéressant qui, dès son plus jeune âge, a décidé qu’il serait à la fois sans Dieu et sans loi. Lors de sa célèbre interview avec Edgar Snow, un socialiste américain, dans le livre The Red Star Under China, qui était une fabrication de l’histoire personnelle de Mao Zedong et de l’histoire du parti communiste chinois, il a dit qu’il était sans loi et sans Dieu. C’est l’une des rares occasions où il a été totalement honnête, car il était certainement impie. Il avait rejeté Dieu, de toutes les manières et sous toutes les formes. Et parce qu’il avait rejeté Dieu, il avait rejeté la loi que Dieu a inscrite dans le cœur de chaque homme. Et il était sans loi : jeune homme, il écrivait qu’« il y a d’autres personnes et d’autres choses dans le monde, mais elles ne sont là que pour mon usage et pour mon plaisir ». A l’âge de 20 ans, il se considérait déjà comme une sorte de demi-dieu descendu du mont Olympe, déplaçant les autres sur l’échiquier sans se soucier de leurs sentiments ou de leurs intérêts. Il ne se préoccupait que de lui-même. (…)

Il a rejeté chacun des dix commandements.

(…)

Il est très intéressant de noter que Mao, alors qu’il était âgé de trois ans, en 1896, a été emmené par sa mère auprès d’une divinité de pierre, un monolithe de pierre situé à l’extérieur du village : une énorme pierre surplombant un bassin d’eau que l’on croyait habitée par un esprit puissant. Sa mère l’obligea à s’agenouiller, à se prosterner et à se frapper la tête contre le sol à neuf reprises. Et elle l’a rebaptisé. Son nom de naissance était Mao Zedong, comme tout le monde le sait, mais elle lui a donné un nouveau nom. Elle l’a appelé le Troisième fils de la pierre, ou le Troisième fils du monolithe. En chinois, cela se dit Shisan Yazi. Mao était très, très fier de ce nom. Il se désignait souvent à la troisième personne comme Mao Zedong, le Troisième fils de la pierre. On peut se demander si ce changement de nom, cette sorte de baptême devant ce qui pouvait habiter le rocher ne l’a pas en quelque sorte ouvert à une influence diabolique. Quoi qu’il en soit, nous sommes en présence d’un homme dont le cœur était fondamentalement un cœur de pierre.

(…)

 

Steve Bonta : La plupart des gens savent maintenant qui est Xi Jinping, et on est conscient qu’il s’est érigé en grand antagoniste de l’Occident et des Etats-Unis en particulier. Quel est votre point de vue à son sujet ?

S. Mosher : J’ai lu beaucoup d’ouvrages de Xi Jinping. Permettez-moi de dire qu’il est un parfait relais de Mao Zedong à presque tous les égards, et qu’il saisit certainement, tout comme Mao, l’utilité du communisme en tant que marteau pour écraser les ennemis. Mais en présentant les choses de cette manière, on inverse vraiment la cause et l’effet, car le communisme est une philosophie de la division. On prend le pouvoir en divisant les classes les unes contre les autres, ou en divisant les ethnies, les races ou les religions les unes contre les autres. Il s’agit essentiellement d’une machine à haïr. C’est une arme de haine, comme je l’ai dit, et elle se nourrit de cette haine. Et pour haïr, la haine doit avoir un objet. (…)

Je crois que la machine communiste, pour fonctionner efficacement, doit toujours avoir une cible pour maintenir son tonus, en attaquant et en persécutant, en emprisonnant, en torturant et parfois en tuant.

Souvent, en tuant, en fait. La cible a donc varié au fil du temps, mais il y a toujours une cible. C’est comme si la machine fonctionnait à la haine et qu’il fallait constamment l’alimenter avec de nouvelles victimes pour qu’elle reste en état de marche. Au début, bien sûr, c’était le capitaliste. C’était toute personne associée au régime nationaliste. Ensuite, ce sont les paysans riches et les propriétaires terriens qui sont devenus les victimes. Ces gens n’étaient pas riches, loin s’en faut. Ils avaient un peu plus de terres que les autres et ils les gardaient. Ils embauchaient des gens pour travailler la terre et ils étaient punis pour cela – et comment ! Et puis, bien sûr, il y a eu les campagnes contre la droite, et le Grand Bond en avant, et la révolution culturelle qui a pris pour cible tous ceux qui avaient des idées étrangères, une éducation étrangère.

Puis ce fut la politique de l’enfant unique : le régime a identifié une toute nouvelle classe d’ennemis, les enfants à naître.

Pendant 35 ans, les enfants à naître ont donc été l’ennemi de l’Etat. En fait, en 1980, lorsque la politique de l’enfant unique a commencé, j’ai entendu de mes oreilles dire aux femmes enceintes que pour le bien de l’Etat, pour le bien du parti, pour le bien de la commune, elles devaient avorter. On leur disait, en fait, de haïr leurs propres enfants, de les rejeter. On le disait à la société dans son ensemble. Et beaucoup d’entre eux, une fois de plus, ont succombé à la haine dirigée contre un groupe particulier : 400 millions d’enfants à naître ont été visés par cette campagne contre les enfants à naître, cette haine des enfants à naître. Ce programme a pris fin en 2016, mais la haine a désormais de nouvelles cibles. Les Ouïghours, par exemple. A l’extrême ouest, toutes les minorités de Chine sont visées. Aux Mongols, aux Tibétains, on dit qu’ils ne peuvent plus parler leur propre langue, la langue qu’ils parlent depuis des milliers d’années ; leurs cultures sont en voie d’extinction. L’enseignement de leurs langues est interdit dans les écoles. Les catholiques, les chrétiens et les adeptes d’autres religions sont également visés ; les capitalistes et les créateurs de richesses le sont aussi. (…)

Sous le communisme, la Chine représente le contraire de la civilisation, elle est construite sur la haine et se nourrit de la haine et de la division.

En ce sens, elle est diabolique. Je pense que la nature démoniaque de la Chine communiste devrait être évidente pour tout le monde, car Dieu crée, le diable détruit. Dieu encourage la vie, il veut que nous soyons féconds et que nous nous multipliions. Le parti communiste chinois s’est lancé dans le plus grand programme de contrôle de la population que le monde n’ait jamais connu, tuant 400 millions d’enfants à naître, et probablement tout au long de la guerre civile chinoise, du Grand Bond en avant, de la famine qui a suivi, de la révolution culturelle, etc., une centaine de millions de Chinois supplémentaires. Le nombre total de morts s’élève donc probablement à 500 millions. Le Parti communiste chinois est la plus grande machine à tuer de l’histoire de l’humanité.

 

Jeanne Smits