Un nouveau rapport de l’OMS juge que le virus du Covid, comme celui de la grippe, est aéroporté

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Aéroporté ou pas ? Présent dans l’air ou sur les surfaces ? En grosses gouttelettes, à faible distance, qui retombent alentour ou pulvérisé à plusieurs mètres dans un nuage de micro-gouttelettes contaminées qui demeurent en suspens ? Le début de l’épidémie de covid a vu toutes les hypothèses se succéder sur le virus respiratoire. Et elles avaient leur importance du fait des mesures prises en conséquence, comme l’usage du gel hydroalcoolique, le port du masque et surtout les confinements. Quatre ans plus tard, le débat semble prendre fin et l’OMS fait paraître un rapport un peu révolutionnaire qui atteste que les infections respiratoires se transmettent de manière prépondérante de manière aéroportée.

Mais alors… la distanciation sociale devient essentielle. Et elle devient cruciale dès lors qu’on parle d’un virus considéré comme létal : le principe de confinement est alors d’autant moins difficile à bannir.

 

La contamination des infections respiratoires ne se ferait plus majoritairement par les mains

L’OMS a convoqué une cinquantaine d’experts en virologie, épidémiologie, science des aérosols et bio-ingénierie, qui ont passé deux ans à examiner les preuves de la propagation des virus et des bactéries aéroportés. Ils ont conclu que la transmission aérienne se produit lorsque les personnes malades exhalent des agents pathogènes qui restent en suspension dans l’air, contenus dans de minuscules particules de salive et de mucus inhalées par d’autres.

Or les infections respiratoires fonctionneraient ainsi, comme la tuberculose et la rougeole. Parlant, respirant, toussant, les individus laissent des particules en suspension pouvant rester dans l’air pendant des heures, provoquant, s’ils sont infectés, des nuages pathogènes où naviguent les personnes et qui peuvent même les suivre.

Un schéma qui diffère sensiblement du modèle initial. Au début de l’épidémie, il était acté que la propagation s’effectuait principalement par le rejet de grosses gouttelettes : on était a priori contaminé soit par contact direct de personne à personne à courte distance, soit en touchant des surfaces impactées, par manuportage.

Le microbiologiste français Didier Raoult avait même rappelé, en novembre 2020 au cours d’une émission sur France 2, que « la contamination des infections respiratoires se fait majoritairement par les mains », rajoutant que « c’est une chose que l’on connaît depuis une quinzaine d’années. Si vous toussez c’est extrêmement faible ». Dans le même ordre, une étude médicale publiée en janvier 2022 concluait que la transmission aéroportée par les aérosols était possible mais rare.

 

Le virus du Covid … est dans l’air

Comme l’écrit le Daily Mail, les surfaces ne sont donc pas aussi vitales qu’on le pensait auparavant. Et la compréhension de ce phénomène est en germe depuis le début de l’épidémie. Les exemples de transmission observés dans les minibus, les restaurants, les églises ou les boîtes de nuits donnaient déjà à voir que la voie manuportée n’était peut-être pas la seule explication. En mai 2021, un entretien, paru dans La Revue du Praticien, envisageait une transmission quasi-exclusive du SARS-CoV-2 par aérosols… A cette même date, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies américains avaient d’ailleurs supprimé le libellé spécifiant que le virus se propage par « contact étroit ».

Et l’OMS avait rapidement suivi en rajoutant sur son site cette troisième possibilité de transmission du virus. Aujourd’hui, elle le confirme très nettement.

De là à affirmer sa prépondérance, il n’y a qu’un pas. Qu’il ne faudrait pas franchir, car les autres vecteurs de transmission subsistent. En octobre 2020, une étude de chercheurs japonais publiée dans le journal Clinical Infectious Diseases a prouvé que le coronavirus reste actif sur la peau pendant neuf heures, alors qu’en comparaison, l’agent pathogène qui provoque la grippe survit sur la peau pendant environ 1,8 heure… La part des différents modes n’est toujours pas scientifiquement actée.

 

Devant un virus aéroporté, l’OMS pourrait justifier un confinement

Et puis, une prise de position trop radicale sur la prévalence de cette transmission aéroportée pourrait servir de de justification à une distanciation sociale accrue, pour tout nouveau virus respiratoire survenant…

L’OMS évoque, dans son rapport, la nécessité d’améliorer la ventilation intérieure et de stocker des masques de qualité avant l’explosion de la prochaine maladie aéroportée, en particulier le masque N95 qui filtre la plupart des particules et coûte dix fois plus cher que les autres. Mais tout le monde pense, aussi : « confinement ». Car on décide de la lourdeur de la « protection » imposée en fonction de la létalité du virus… et concernant le Covid, elle a été médiatiquement déclarée considérable.

On évitera évidemment de parler de la Suède qui n’a imposé aucun confinement mais affiché, pendant l’épidémie, le taux de surmortalité le plus faible d’Europe, prouvant par là que la distanciation sociale n’est manifestement pas si probante ! Alors qu’elle l’est fondamentalement pour le maintien de l’immunité de tout un chacun : beaucoup d’épidémies post-Covid ont été exacerbées, on a même parlé de dette immunitaire.

Mais le discours officiel demeure, sur ce point, comme en témoigne la toute dernière étude menée conjointement par des chercheurs de l’université et du CHU de Bordeaux, avec l’Inserm et l’Inria, qui atteste que les mesures ont été d’autant plus efficaces qu’elles étaient restrictives – et que le premier confinement aurait ainsi permis de réduire la transmission du virus de 84 %.

Si, en plus, vous rajoutez le fait que le changement climatique, tel qu’il nous est vendu, favoriserait avec l’augmentation de dioxyde de carbone dans l’air la présence de ces virus aéroportés, comme nous le disent des chercheurs britanniques, dans la revue Nature, ça donne un cocktail un peu explosif et pas vraiment de bon augure pour la suite.

 

Clémentine Jallais