Procès Trump : l’ingérence électorale des Démocrates pour empêcher son élection

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Première semaine de débats ! La machine de guerre juridique s’est mise en branle pour Donald Trump, à quelques mois de l’élection présidentielle américaine dans laquelle il est l’opposant déclaré à Joe Biden. Une seule des quatre affaires de ce procès pénal dans lesquelles il est inculpé sera vraisemblablement traitée avant le 5 novembre : il y est accusé de paiements dissimulés à une ancienne star de films X afin d’étouffer un potentiel scandale sexuel dans la dernière ligne droite de la campagne présidentielle de 2016.

Une méthode plutôt classique dans ce monde politique soucieux d’éviter les casseroles, qu’elles soient vraies ou fausses. Les vraies questions sont : la justice américaine osera-t-elle transformer un délit mineur en crime ? Quel est le niveau d’ingérence de la gent démocrate ? Seuls 13 % des Américains estiment que Trump sera jugé de manière impartiale…

Rappelons que c’est le premier ancien président de l’histoire des Etats-Unis à être jugé au pénal, et que le calendrier de comparution a été particulièrement soigné : Trump parle tout de go des « procès Biden » et dénonce une coordination politico-juridique scandaleuse.

 

Un procès autoritaire et abusif « sans crime » ?

Tout l’objectif pour le procureur démocrate de New York est de prouver que Trump a faussé l’élection présidentielle de 2016. Pour acheter le silence de l’ancienne star de films X Stormy Daniels qui prétendait avoir eu avec lui une relation sexuelle alors qu’il était marié, Trump lui aurait versé 130.000 dollars par l’intermédiaire de son avocat d’alors, Michael Cohen. Il aurait remboursé ce dernier peu après, en qualifiant ces paiements de « frais judiciaires » dans les comptes de la Trump Organization. D’où les poursuites pour 34 falsifications comptables.

La chaîne d’information conservatrice Newsmax, par la voix de son journaliste Eric Mack, analyse plusieurs points forts à partir de ce premier défilé de témoins.

On y apprend tout d’abord que l’ancienne assistante de Trump, Rhona Graff, a déclaré que la star du porno était venue au bureau de New York une fois, vraisemblablement pour passer une audition en vue de l’émission de télé-réalité The Apprentice, dont Trump était le co-producteur et dont il fut longtemps le personnage central. « Cela faisait partie des discussions au bureau », son numéro était enregistré dans le carnet d’adresses de la Trump Organization : Stormy Daniels ne sort donc pas de nulle part.

David Pecker, ancien directeur du tabloïd National Enquirer, est lui aussi venu témoigner, lui qui avait proposé d’être « les yeux et les oreilles » de Donald Trump durant la campagne présidentielle de 2016. Son objectif déclaré était de chasser les scandales en achetant l’exclusivité des droits sur des histoires racoleuses, afin d’éviter que, vraies comme fausses, elles ne soient utilisées par l’adversaire politique. En somme, acheter pour neutraliser. Ce qu’il a fait à deux reprises pour Trump, mais aussi pour nombre notable de célébrités et d’hommes politiques ! Cette méthode du « catch-and-kill » était quasiment une procédure opérationnelle (Arnold Schwarzenegger a été cité), et on ne doute pas qu’elle le soit aussi dans les médias mainstream français… Non seulement, donc, elle est répandue, mais elle n’est pas illégale.

 

Trump évoque « une chasse aux sorcières »

Pas grand-chose à se mettre sous la dent, somme toute. Et on se plaît davantage à lorgner du côté du juge Juan Merchan, chargé de présider les débats : le magazine Breitbart a fourni une jolie enquête sur les liens qu’entretient la famille avec le clan démocrate. L’arbitre sera-t-il neutre ? C’est mal parti… La propre fille du juge Merchan a auparavant travaillé pour la campagne présidentielle de la vice-présidente Kamala Harris, et est actuellement présidente d’Authentic Campaigns, une société de conseil politique de gauche dont les principaux clients sont démocrates et par lesquels des dizaines de millions de dollars ont été collectés en dons de campagne. Le conflit d’intérêt est jugé patent par certains. D’autant que « le juge Merchan a fait tout son possible pour contribuer personnellement à la campagne du président Biden en 2020 ».

Comment s’étonner, dès lors, qu’il ait imposé une injonction de silence contre Donald Trump, cadre juridique qui l’empêche de s’attaquer aux membres de la famille du magistrat et de celle du procureur progressiste de Manhattan, Alvin Bragg, qui l’a inculpé ? Les tentatives de prise de parole de l’ancien président sur son réseau Truth Social, certes assez directes, lui ont valu cette semaine des menaces de sanctions pouvant aller jusqu’à l’incarcération !

Faire taire… La solution est un peu facile. Surtout qu’on ne connaît toujours pas le crime, faisait remarquer le journaliste de Newsmax. Même l’ancien professeur de droit à Harvard, Alan Dershowitz, soutien d’Hillary Clinton en 2016, est intervenu sur Fox News le 28 avril, pour dire qu’il n’y avait, en tout état de cause, « pas de crime », et surtout aucun complot destiné à tromper les électeurs : « C’est un scandale, et c’est une destruction de l’Etat de droit américain », la loi est « utilisée à des fins politiques partisanes et pour constituer une ingérence électorale », s’est-il insurgé.

 

Des Démocrates prêts à tout pour l’élection de 2024 ?

Si ce qui a été fait devait être considéré comme illégal, il faudrait dès lors revenir sur certaines affaires et conclure, avec le magazine National Review, que Bill Clinton n’a pas non plus été légitimement élu en 1992.

Pour rafraîchir les mémoires, la campagne Clinton a utilisé un cabinet d’avocats comme intermédiaire pour verser des dizaines de milliers de dollars à un détective privé (Jack Palladino) dont la tâche était d’obtenir le silence des femmes qui prétendaient avoir eu des relations avec Bill Clinton. Comment avaient été catégorisés ces versements ? Comme « frais judiciaires » ! Et Hillary a fait bien pire, en 2016, quand, de mèche avec le Comité national démocrate, elle a payé un cabinet d’avocats qui a retenu les services de l’ancien espion britannique Christopher Steele pour diffamer Trump qualifié d’« agent clandestin du Kremlin ». Cela s’était terminé par des « accords de conciliation » avec la Federal Election Commission.

Mais Trump, lui, doit être poursuivi. Les experts juridiques craignent même que la Constitution ne soit tout simplement contournée, tant est important l’objectif de l’empêcher d’accéder à la Maison Blanche. Un délit mineur pourrait ainsi se retrouver qualifié de crime pour une raison purement politique. « En 60 ans de pratique, de rédaction et d’enseignement du droit pénal, je n’ai jamais vu un procès aussi peu convaincant que celui-ci », a déclaré Alan Dershowitz à Newsmax.

Dernière tentative du clan démocrate parce que Trump ne peut être battu dans les sondages ? On peut se le demander, car il a largement ses chances, comme le notait déjà Anne Dolhein en juin 2023 lorsqu’il se vit signifier ses 37 chefs d’accusation. Mais l’ultime battage suffira-t-il ? Un nombre croissant d’Américains considèrent le procès pénal de l’ancien président comme sans rapport avec son aptitude à être réélu, selon un sondage CNN publié vendredi…

 

Clémentine Jallais