Nous poursuivons la publication de la transcription et de la traduction de l’entretien donné fin août par Steven Mosher à LifeSiteNews à la Chine et à sa volonté d’hégémonie (la première partie, sur les dangers de l’application Temu et sur le pouvoir tyrannique du parti communiste chinois, est accessible ici). Steven Mosher, spécialiste de la Chine – il parle plusieurs langues chinoises – et président du Population Research Institute qui dénonce le discours de la « surpopulation » dans le monde, accuse ici la Chine de vouloir promouvoir la dépopulation dans le monde.

Cela peut ressembler à une énième « théorie du complot » mais Steven Mosher évoque cela en partant des objectifs et des réflexions stratégiques que des responsables chinois expriment ouvertement, et qu’il s’agit donc simplement de prendre au sérieux, même s’il ne s’agit pas ici d’affirmer que la Chine agisse (déjà) concrètement et efficacement en ce sens.

On notera que la dépopulation est une vieille notion, et une vieille réalité des révolutions : vouloir éliminer ceux qui les empêchent d’avancer est vieux comme la Terreur, et le génocide de la Vendée en est le premier exemple. Mais les révolutions bolchevique, d’Hitler, de Pol Pot, et plus largement toutes les révolutions communistes ont eu, et ont toujours, cette même volonté de détruire certaines catégories de la populations jugées incompatibles avec le « progrès », la création d’un « homme nouveau » : classe sociale, juifs, gens des villes, chrétiens… Autrement dit, des exemples de dépopulation tentée ou réussie existent bel et bien.

Voici donc de très larges extraits de cet entretien, dont la source est ici. – J.S.

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Steven Mosher accuse la Chine d’un projet de dépopulation à son propre profit

Quels sont les objectifs du parti communiste chinois et de ses dirigeants ?

Le but ultime du Parti communiste chinois est de dominer le monde. Ils l’ont dit explicitement, et lorsqu’ils vous disent ce qu’ils veulent, il faut les écouter. Nous rejetons souvent ce genre de choses en les qualifiant d’exagération ou de propagande. Mais lorsque Xi Jinping présente un plan sur 100 ans, qui a commencé avec la création en 1949 de la République populaire de Chine, et lorsqu’il dit que d’ici à 2035, la Chine dominera l’Asie et que d’ici à 2049, la Chine sera la première puissance du monde, nous devons le prendre au mot parce qu’ils agissent, sur tous les fronts, pour essayer d’atteindre ces objectifs. Le communisme est une idéologie qui a fait plus de victimes que n’importe quelle autre idée dans l’histoire de l’humanité. Il est, à mon avis, d’inspiration diabolique, ce qui explique le fait que le communisme tue toujours.

Le communisme tue parfois lentement, comme ce fut le cas pendant les 36 années de la politique de l’enfant unique, qui tuait chaque année environ 10 millions de bébés chinois à naître, filles et garçons. Il tue parfois rapidement, comme c’est le cas lors des Révolutions, des purges et de la famine qui a suivi le Grand Bond en avant, lorsque 50 millions de personnes sont mortes de faim en l’espace d’environ 24 mois.

Mais il tue toujours. Et l’une des choses que le communisme a faites en Chine, c’est d’avoir réduit la population de ce pays. La Chine n’est plus le pays le plus peuplé du monde. Elle a été dépassée par l’Inde. Pourquoi ? Parce que l’Inde est, dans une large mesure, une démocratie de libre marché. Elle n’est pas exempte de problèmes, comme tous les pays, mais dans la population indienne, les gens ont encore en moyenne deux enfants, ou un peu plus. En Chine, on a à ce point détruit le désir des Chinois de se marier et d’avoir des enfants que les femmes chinoises ont aujourd’hui en moyenne, je crois, moins d’un enfant au cours de leur vie reproductive. Les jeunes Chinois, 40 ans après le début de la politique de l’enfant unique, 43 ans pour être exact, n’expriment plus le désir de se marier, et encore moins celui d’avoir des enfants. Le taux de natalité s’est donc effondré, conséquence de 70 ans de mauvaise gestion communiste, et le parti communiste cherche désespérément à inverser cette tendance. Mais je pense qu’il lui sera très difficile d’y parvenir.

Qu’est-ce donc que le parti communiste chinois ? Premièrement : il veut le pouvoir. Il veut le contrôle. Il veut s’enrichir. Quant aux dirigeants du parti communiste chinois, les gens doivent comprendre qu’il ne s’agit pas de personnes qui servent le peuple chinois de manière désintéressée, cela n’a jamais été le cas. Dès le début, lorsque des journalistes étrangers lui rendaient visite, le président Mao portait des vêtements rapiécés et faisait semblant de vivre dans une petite maison, pas si différente des petites maisons dans lesquelles vivent les paysans ordinaires. Mais il a toujours eu, dès le début, les meilleures maisons du territoire sous son contrôle. Il a toujours eu des serviteurs. Il avait des palefreniers pour ses chevaux. Il avait des chefs qui lui préparaient des repas spéciaux. Il avait un médecin qui se chargeait de ses besoins médicaux et seulement des siens. Il a toujours vécu comme un empereur et les dirigeants de la Chine d’aujourd’hui vivent comme les empereurs de la Chine d’autrefois.

L’hypocrisie du communisme chinois

Le Premier ministre de la Chine, de 2002 à 2012, était un homme nommé Wen Jiabao. Avec son salaire de 5.000 dollars par mois, il a quitté ses fonctions à la tête d’une fortune de 2,7 milliards de dollars, qu’il a recueillie sous forme de pots-de-vin versés par des personnes souhaitant être promues au poste de secrétaire provincial du parti, par des généraux qui voulaient obtenir une étoile supplémentaire pour passer de lieutenant à général de division, de général de division à général de corps.

Il s’agit d’un système de contrôle corrompu de la population. Le parti communiste chinois, fort de 94 millions de membres, consomme environ un tiers de toutes les richesses de la Chine chaque année. Il la consomme dans ses déplacements au frais de la princesse, ses voyages à l’étranger, ses centres de villégiature. Ils ont des centres de villégiature spéciaux. Ils ont des limousines. Ils ont leurs résidences somptueuses. Ils ont du personnel. Ils ont des gardes du corps. Une grande partie de la richesse de la Chine produite par les gens ordinaires est consommée par le premier échelon du parti communiste chinois. Si vous voulez parler d’hypocrisie, ce sont des gens qui parlent à longueur de journée d’équité, de nivellement de la population pour que tout le monde soit égal, et pourtant ils vivent mieux que les aristocrates au Moyen-Age en Europe.

Leurs objectifs semblent maintenant de s’étendre. Vous avez dit qu’ils voulaient dominer le monde. A quoi cela ressemble-t-il ? Qu’est-ce que cela signifie ? Comment les Chinois comptent-ils y parvenir ?

Eh bien, ils construisent une économie qui, espèrent-ils, deviendra l’économie dominante du monde. Ils veulent devenir l’usine du monde. Ils veulent que tout soit fabriqué en Chine. Et au cours des dernières décennies, ils ont fait de grands progrès. A cet égard, la Chine dispose d’une base industrielle importante. Elle produit actuellement plus d’acier que le reste du monde réuni, parce que le parti communiste chinois s’est concentré sur l’acier.

Ils veulent dominer l’intelligence artificielle. Ils veulent dominer le génie génétique. Ils veulent dominer le cyberespace de la même manière qu’ils dominent la production d’acier, et ils veulent que le reste du monde joue un rôle secondaire par rapport à la Chine. Ils veulent que le reste du monde soit un consommateur des produits fabriqués en Chine. C’est la raison d’être de Temu. Ils veulent que le reste du monde soit un fournisseur de matières premières pour les usines chinoises et qu’il contribue à nourrir la main-d’œuvre chinoise. Voilà donc le monde de demain, où, du moins selon le parti communiste chinois, la base manufacturière du monde se trouverait en Chine, et le reste du monde se trouverait dans une sorte de statut semi-colonial.

Mais je pense que leurs objectifs vont plus loin, car si vous lisez la littérature stratégique chinoise, ils aimeraient voir le reste du monde se dépeupler. Ils aimeraient voir les populations d’Europe et d’Amérique du Nord réduites, peut-être en utilisant diverses armes biologiques, puis remplacées par des immigrants venus de Chine.

La Chine étudie la dépopulation par les virus ethniquement ciblés

Cette idée semble extravagante et pourtant, si vous lisez un livre de l’ancien directeur de l’Université de défense nationale de Chine, intitulé The New High Ground, vous verrez qu’il parle du développement d’armes biologiques qui cibleraient des ethnies spécifiques, qui cibleraient les ennemis historiques de la Chine, peut-être les Japonais, ou qui cibleraient les Africains, ou encore les Caucasiens, au sens large du terme. Nous savons donc que les recherches chinoises sur les armes biologiques se concentrent sur ce type d’armes. La question de savoir s’ils seront en mesure de les développer à l’avenir reste ouverte. Mais le fait qu’il existe des laboratoires biologiques secrets aux Etats-Unis, gérés par des organisations qui appartiennent à des entreprises chinoises – encore une fois, il n’y a pas d’entreprises privées en Chine, rappelez-vous, il y a des entreprises contrôlées directement ou indirectement par le Parti communiste chinois – est très inquiétante à mes yeux. Nous avons trouvé un tel laboratoire biologique il y a quelques semaines à Reedley, en Californie, pas très loin de la ville où j’ai grandi dans la vallée centrale de la Californie, qui avait jusqu’à 1.000 souris humanisées capables de porter un coronavirus ou peut-être un autre virus, et de le répandre dans la population.

Une autre chose me préoccupe : nous sommes au courant de l’existence de postes de police secrets chinois aux Etats-Unis depuis un certain nombre d’années. Nous avons récemment fermé un poste de police chinois secret géré par le Parti communiste chinois à l’intérieur des frontières des Etats-Unis, en violation de notre souveraineté, dans la ville de New York.

Mais je sais qu’il existe une demi-douzaine d’autres postes de police chinois aux Etats-Unis qui n’ont pas encore été fermés. Où est le FBI ? Où sont les groupes de contre-espionnage qui ont été créés il y a plus de 25 ans pour cibler ce type d’opérations chinoises aux Etats-Unis ? Je sais qu’ils existaient, car j’ai travaillé avec eux en 2000 et 2001. Je me rendais au siège du FBI à New York et il était prévu que je me rende dans d’autres endroits, dans d’autres grands bureaux du FBI aux Etats-Unis, pour parler de ces efforts d’espionnage chinois et pour aider à mettre en place ces unités de contre-espionnage dans les bureaux du FBI à travers le pays.

Je ne sais pas ce qu’ils font actuellement. S’en prennent-ils tous aux personnes qui ont manifesté devant le Capitole le 6 janvier ? Participent-ils tous à des messes catholiques pour voir qui est un aficionado de la messe latine traditionnelle ? Assistent-ils tous aux réunions des conseils d’administration des écoles pour voir qui s’oppose à l’effort d’endoctrinement de nos enfants à de nouvelles identités de genre ?

Je ne sais pas ce qu’ils font, car ces postes de police secrets existent toujours. Nous n’avons découvert le laboratoire biologique secret que par accident, parce que le responsable local de la santé s’inquiétait de l’utilisation d’un entrepôt soi-disant vide. Nous devons être conscients que le parti communiste chinois déploie des efforts dans tous les domaines : le domaine biologique, le cyberespace, et au-delà de notre frontière méridionale la plus pauvre, pour mettre en place des agents et des opérations destinés à nous affaiblir au fil du temps. Voilà ce qui se passe.

Je pense donc que le plan 2049 dont parle Xi Jinping, sur lequel ils travaillent depuis des décennies, est clairement et activement mis en œuvre par la Chine contre son principal ennemi dans le monde, qu’elle considère comme étant les Etats-Unis.

La bonne nouvelle, c’est que selon le dernier sondage Gallup, environ 85 % des Américains considèrent désormais la Chine comme une menace. Environ 12 % sont endormis et 3 % ne savent pas. Mais le peuple américain est éveillé. Le problème, c’est l’Etat profond. Le problème, c’est que Wall Street fait des affaires avec le Parti communiste chinois depuis des décennies et qu’il en a tiré un profit vital, alors même que les boutiques de nos grandes rues ont été détruites. Les lobbyistes de K Street qui travaillent pour Wall Street continuent de faire du lobbying pour la Chine, de faire du lobbying contre la fermeté à l’égard de la Chine. Le principal homme politique des Etats-Unis a reçu des dizaines de millions de dollars du monde entier, dont une grande partie provient de la Chine. Beaucoup de nos hommes politiques ont donc été achetés par la Chine et sont en fait en cheville avec elle. Nous avons donc un vrai problème dans ce pays : faire face à la menace qui vient de la Chine, parce que la Chine a été véritablement efficace pour capturer les élites qui dirigent le secteur financier, et les élites à Washington, D.C. qui écrivent nos lois.

Je vais vous dire pourquoi Temu, pour revenir à notre point de départ, connaît un tel succès aux Etats-Unis. C’est parce qu’il y a quelques années, comme nous le savons tous, le président Donald Trump a imposé des droits de douane sur les produits fabriqués en Chine, afin d’aider à ramener l’industrie manufacturière aux Etats-Unis et de punir la Chine pour avoir triché sur le commerce, pour avoir triché sur la monnaie.

Steven Mosher accuse Joe Biden de s’entendre avec la Chine contre les USA

Qu’a fait le parti démocrate pour entraver l’application des droits de douane ? Le président Biden n’a pas officiellement mis fin au régime douanier, car cela reviendrait à reconnaître publiquement qu’il ne travaille pas simplement dans l’intérêt de l’Amérique, mais dans celui de la Chine. Il n’a donc pas supprimé les droits de douane. Mais ce que les Démocrates ont fait, le voici : ils ont exempté tous les envois en provenance de la Chine d’une valeur inférieure à 800 dollars des procédures d’inspection et de l’obligation de payer des droits de douane. Tous ces colis arrivent donc de Chine et il y a chaque année des millions de colis d’une valeur de 100, 200 ou 300 dollars. Devinez quoi ? Ils sont tous exemptés de droits de douane. Vous comprenez donc ce qu’ils ont fait. Ils n’ont pas osé supprimer les droits de douane de Trump, car cela reviendrait à admettre qu’ils travaillent, non pas dans l’intérêt des Etats-Unis et du peuple américain, mais pour le mauvais camp. Ils ont donc créé une énorme faille, une faille par laquelle Alibaba, Temu, Shein et toutes les autres applications qui expédient des marchandises directement depuis la Chine peuvent faire passer leur camion ; ils peuvent expédier des milliards de dollars de marchandises bon marché aux Etats-Unis, en contournant le régime des droits de douane.

Steve, une dernière question pour vous. Si quelqu’un vous disait : « Voyons, la Chine va-t-elle vraiment essayer de dépeupler la planète ? Est-elle, sérieusement, prête à utiliser des virus et des choses de ce genre sur la population mondiale. Vraiment ? » Que répondriez-vous ?

Je leur répondrais qu’ils feraient bien de lire un livre publié en 1999, écrit par deux colonels de haut rang de l’Armée populaire de libération, intitulé Unrestricted Warfare (Guerre sans restriction). Unrestricted Warfare est un livre qui traite exactement de ce que le titre suggère, à savoir que le parti communiste chinois est déterminé à utiliser tous les moyens à sa disposition, quels qu’ils soient, pour renforcer son pouvoir et son contrôle à l’extérieur – pas seulement à l’intérieur de la Chine, mais aussi à l’extérieur – pour englober le monde entier. Et la guerre sans restriction comprend la guerre biologique.

Rappelez-vous que nous venons de voir, avec la diffusion délibérée du coronavirus dans le monde par les dirigeants du parti communiste chinois, un exemple de guerre biologique, mais ce n’est pas le seul. En 1958, 1967 et 2002, il y a eu des virus apparus naturellement en Chine, que la Chine a laissé s’échapper hors de ses frontières. Le coronavirus n’est donc pas la première fois que le parti communiste chinois autorise un virus, le promeut ou le répand délibérément dans le monde. Il l’a fait avec la grippe asiatique en 58. Il l’a fait avec la grippe de Hong Kong en 67. Il l’a fait avec le coronavirus SARS 1 en 2002. Il s’agissait dans tous les cas de véritables zoonoses, issues de la nature et non de l’Institut de virologie de Wuhan, mais le schéma est le même : on a délibérément disséminé un virus dans le monde. S’ils ont pu le faire une fois en laboratoire, je pense qu’ils le feront à nouveau, peut-être plus efficacement, la deuxième fois.

Lénine a dit que tout ce qui fait avancer la révolution est éthique. Le parti communiste chinois et ses dirigeants – et je viens de passer des mois dans l’esprit du génie maléfique Mao Zedong – pensent également que tout ce qui fait progresser le pouvoir et le contrôle du parti communiste chinois est éthique. Il s’agit d’une guerre sans restriction. C’est l’Unrestricted Warfare. Et aussi diabolique que cela puisse paraître aux Américains – et c’est vraiment diabolique – le diable ne peut rien créer. Il ne peut que détruire.

Rappelez-vous que le communisme est le plus grand moteur de destruction que le monde n’ait jamais connu. C’est une idéologie qui a son propre catéchisme, ses propres rituels et ses propres objectifs, et son but est le pouvoir et le contrôle de tous les royaumes du monde. La Chine, par l’intermédiaire du Parti communiste chinois, est l’un des véhicules, je crois, que le malin utilise pour atteindre ce but, son but de destruction et de contrôle.

Propos recueillis par John-Henry Westen

Traduction par Jeanne Smits