La Chine communiste finance l’activisme pro-Palestinien pour déstabiliser l’Occident

Chine finance activisme pro-Palestinien
 

L’organisation indépendante Network Contagion Research Institute, basée aux Etats-Unis, a publié la semaine dernière un rapport sur le financement des mouvements de gauche radicale dans la vague de protestations anti-israéliennes et anti-américaines dans ce pays, en mettant au jour le rôle joué par le Parti communiste chinois (PCC), accusé de fomenter la haine et l’instabilité sociale par le biais du Singham Network, fortement lié selon NCRI à Shut It Down for Palestine (SID4P).

Ce collectif pro-palestinien particulièrement actif aux Etats-Unis a organisé, depuis l’attaque du Hamas contre Israël du 7 octobre dernier et la riposte israélienne, de multiples manifestations à travers le monde. Il rassemble notamment l’Answer Coalition, The People’s Forum, et l’International Peoples’ Assembly, qui ont tous des liens financiers, personnels et idéologiques avec l’entrepreneur millionnaire activiste Neville Roy Singham et son épouse Jodie Evans, affirme le rapport.

 

L’activisme pro-Palestinien vise l’Occident

Personnage intéressant que ce Singham, socialiste connu pour ses penchants pour les causes d’extrême gauche, dont le New York Times affirmait en août dernier qu’il finançait généreusement des opérations pro-chinoises en Occident. Le quotidien assurait alors qu’en démêlant les écheveaux des associations à but non lucratif et de sociétés paravent de Singham, ses enquêteurs avaient pu découvrir que Singham entretient des rapport étroits avec l’appareil médiatique sous contrôle du gouvernement – et donc du Parti communiste – chinois, dont il finance et promeut la propagande à travers le monde. Des centaines de millions de dollars ont arrosé le monde, depuis l’Afrique du Sud jusqu’à des groupes médiatiques en Inde ou au Brésil grâce à des groupes proches de Singham, au bénéfice d’une propagande « progressiste » mêlée de promotion d’arguments et d’éléments de langage propres au pouvoir chinois.

Neville Singham, jadis consultant chez Huawei, a déjà fait l’objet d’enquêtes officielles aux Etats-Unis, au Canada et en Inde. Sa femme est la co-fondatrice d’une association d’extrême-gauche pacifiste, CODEPINK : Jodie Evans elle-même s’est d’ailleurs personnellement engagée dans des protestations anti-américaines et anti-israéliennes ces derniers mois.

CODEPINK milite par ailleurs pour l’arrêt des subventions militaires comme des investissements civils au profit d’Israël, organise des manifestations pour la « décarbonation » et la « démilitarisation » en général, et pour la fin des sanctions à l’égard de Cuba et de la Russie. Sans surprise, l’organisation proclame que « la Chine n’est pas notre ennemie » et qu’il faut « cultiver la paix » avec ce pays « si nous devons collectivement affronter le changement climatique, l’inégalité globale et d’autres menaces existentielles ».

 

Neville Singham, un très proche de la Chine

Le mode opératoire de Singham consiste à faire transiter des fonds par son réseau Singham Networks à destination de diverses organisations nourrissant les sentiments anti-Etats-Unis et anti-Israël. Ainsi, assure le rapport NCRI, The People’s Forum a reconnu en 2021 avoir reçu des fonds de Singham, mais aussi du Goldman Sachs Philanthropy Fund qui a contribué plus de 18 millions de dollars selon Influence Watch. Ledit Forum donne volontiers la parole à des penseurs, universitaires et journalistes de gauche, voire ouvertement marxistes et admirateurs du Parti communiste chinois.

Tous les mouvements cités plus haut ayant reçu des fonds de Singham ont joué un rôle clef dans l’organisation de manifestations géantes et d’occupations de campus prestigieux en particulier, s’appuyant notamment sur l’utilisation « sophistiquée » de média alternatifs et des réseaux sociaux.

L’action de la Chine ne s’arrête pas là. Selon NCRI, des éléments des réseaux liés au PCC se sont alignés sur des groupes terroristes palestiniens, en particulier le Front populaire pour la libération de la Palestine et d’autres organisations extrémistes.

 

La Chine utilise ses pions pour financer l’activisme pro-Palestinien

Bien qu’elles ciblent ostensiblement Israël, les manifestations élargies s’inscrivent dans le cadre d’une « initiative bien financée visant à promouvoir un programme révolutionnaire, antigouvernemental et anticapitaliste, dont les principales organisations servent d’outils polyvalents à des entités étrangères hostiles aux Etats-Unis », selon le rapport.

NCRI croit même savoir que ces organisations de gauche financées par le PCC maintiendront les opérations d’agitation et d’entretien de troubles sociaux tout au long de l’été 2024 et jusqu’à l’élection présidentielle américaine du 5 novembre prochain, sous couleur d’« anti-colonialisme ».

La dialectique communiste fonctionne toujours, se nourrissant de conflits et de divisions. Dans le cas de la Chine, cela se double d’une propagande positive en faveur du plus puissant pays ouvertement communiste : selon Ivana Stradner, chargée de recherche à la Foundation for the Defense of Democracies et spécialiste de la guerre psychologique, la Chine s’est emparée du savoir-faire de Moscou dans ce domaine pour utiliser « des méthodes discrètes et coercitives pour exercer son influence aux Etats-Unis ». Elle affirme que cela passe notamment par la promotion d’une image positive du Parti communiste chinois et par la proclamation du message selon lequel Pékin ne se préoccupe que d’économie et de coopération.

« Pékin a pris bonne note des succès de la Russie en matière de guerre de l’information. La Chine a adapté son propre cahier des charges en vue de polariser l’Amérique par l’exploitation des clivages sociaux », affirme-t-elle. « Pékin ne manque jamais une occasion d’exploiter la division des Américains au sujet du Hamas et de promouvoir des récits d’extrême gauche. Pékin a déjà déployé une stratégie similaire en amplifiant et en promouvant le soi-disant “racisme systémique” des Etats-Unis, et elle recommencera. »

D’autres bailleurs de fonds de l’agitation pro-palestinienne ont été identifiés, parmi eux des donateurs de Biden et du parti démocrate américain.

 

Jeanne Smits