COMEDIE ROMANTIQUE
Le Goût des Merveilles ♥♥


 
Le Goût des Merveilles est un film français réussi – ce qui constitue une rareté – et fort sympathique. Le sujet, fort consensuel (mais pourquoi pas ?), traite d’une amitié amoureuse, a priori improbable, entre une agricultrice veuve, qui malgré tous ses efforts peine à maintenir à flots sa ferme, spécialisée dans l’arboriculture biologique, et un autiste léger, quoi qu’à l’handicap rapidement perceptible, mathématicien et informaticien génial. Le film comprend de belles images, prises au niveau de la sensibilité exacerbée de l’autiste, avec les champs et les vergers, en effet esthétiquement superbes, de la Drôme provençale. Le film traite des difficultés trop réelles de tant d’agriculteurs, qui malgré tous leurs efforts tombent dans la spirale du surendettement. Elle est aggravée, sinon provoquée, par les conseils parfois peu avisés des banques, ou pire, la malhonnêteté de grosses centrales d’achats, approvisionnant les hypermarchés. Ces dernières jouent parfois cyniquement des rapports de force ô combien dissymétriques, jusqu’à parfois, scandale absolu trop courant, ne pas payer, sous divers mauvais prétextes, les paysans.
 

Le Goût des Merveilles

 
Le Goût des Merveilles n’est certes pas totalement imprévisible, ni toujours réaliste. Mais l’histoire est belle, charmante. Elle n’est pas complètement absurde pour autant : qu’une veuve hésite entre un solide paysan, mais qui n’a rien d’un apollon, lui rappelant – en moins bien – son défunt mari, et un original complètement différent, peut se concevoir. L’intrigue n’est heureusement pas toujours linéaire, et ménage un minimum de rebondissements. Les deux interprètes principaux, Virginie Effira et Benjamin Lavernhe, la découverte de ce film, excellent dans le difficile rôle de composition de l’autiste, habitent vraiment leurs rôles. Les personnages secondaires, membres de la famille, voisins, amis, clients du marché, existent vraiment. Le film serait parfait en son genre, sans deux malheureuses répliques, une anticléricale, une vulgaire, placées là exprès pour ne surtout pas faire « pétainiste » peut-on supposer. A ce détail près, le spectateur passe un excellent moment en salle, et est pris d’idées de voyage vers la Drôme provençale, région magnifique.
 

Hector Jovien

 
Goût Merveilles film français comédie romantique