Le groupe de Višegrad dénonce le terrorisme migratoire

Groupe Višegrad dénonce terrorisme migratoire
 
Alors que l’on sait désormais qu’au moins trois des huit terroristes islamistes qui ont attaqué Paris vendredi dernier sont arrivés en France parmi l’afflux de migrants qui a empruntée la voie des îles grecques, les représentants du groupe de Višegrad – à savoir la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et la République tchèque – ont multiplié, ces dernières heures, les déclarations faisant part de leur intention de s’opposer à ce terrorisme en contrôlant, voir en empêchant, le torrent migratoire qui va continuant son chemin, creusant son sillon dans les pays de la vieille Europe.
 
Lundi, c’est le premier ministre hongrois Viktor Orban qui affirme que, « de façon délibérée et organisée, les terroristes ont exploité les migrations de masse, en se mélangeant à la foule des gens quittant leurs foyers en quête d’une vie meilleure », et rappelé, de ce fait, le droit à l’autodéfense des Européens. « Nous ne disons pas que chaque migrant est un terroriste, a-t-il ajouté, mais personne ne peut dire combien de terroristes sont déjà arrivés, combien arrivent chaque jour. »
 

Le premier ministre hongrois dénonce le terrorisme migratoire

 
Répondant aux critiques que sa politique a provoqué et provoque toujours au sein de l’Union européenne, Viktor Orban ne se démonte pas : « On nous a dit que ce n’était pas humain, mais je pose la question : qu’est-ce qui est le plus humain ? Fermer la frontière à ceux qui rentrent illégalement ou mettre en danger la vie des Européens ? Le droit à l’autodéfense est plus fort que tous les autres. »
 
Le premier ministre hongrois n’entend pas céder, d’ailleurs, sur sa politique actuelle. « Tant que ce gouvernement respirera, affirme-t-il, il n’y aura pas de quota, et nous ne reprendrons aucun migrant. »
 
Le premier hongrois est d’autant plus sûr de lui qu’il n’est pas seul, même parmi les politiques européens à tenir ce discours. Ainsi son homologue slovaque, Robert Fico, a-t-il déclaré clairement : « C’est le pire des scénarios qui se confirme, le scénario de risques énormes pour la sécurité engendrés par la vague migratoire. »
 
La Slovaquie ne veut pas non plus des quotas. Elle a d’ailleurs attaqué la décision européenne devant la Cour de Justice de l’Union. Le chef du gouvernement le dit et le répète : « Le citoyen slovaque et la sécurité de ce pays doivent passer avant les droits des migrants, avant la nécessité de nous occuper d’eux. »
 

Le nouveau gouvernement polonais n’est pas tendre…

 
Dès samedi, le nouveau gouvernement polonais avait tiré les conséquences des attentats parisiens de la veille pour dénoncer la politique européenne face à la crise migratoire. Konrad Szymanski, qui, bien que ne disposant pas d’un portefeuille, devrait gérer les Affaires européennes, soulignait que, désormais, « nous ne voyons pas la possibilité politique de respecter » les décisions européennes de relocalisation d’immigrés, alors que, au contraire, il convient de « revoir la politique européenne face à la crise migratoire ».
 
Il est donc nécessaire que la Pologne garde « le contrôle complet de ses frontières, ainsi que de sa politique d’asile et de migrations », a-t-il ajouté.
 
De son côté, Witold Waszczykowski, le nouveau ministre des Affaires étrangères, estimait dès samedi qu’il fallait désormais « approcher de manière différente la communauté musulmane qui vit en Europe et qui hait ce continent, qui veut le détruire ». Estimant que la politique européenne constitue, en ce domaine, « une voie sans issue », il a annoncé lundi vouloir « appeler nos partenaires européens à la repentance et au changement de la politique nuisible d’ouverture de nos frontières ».
 

Le groupe de Višegrad contre la politique européenne

 
Quant au premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka, il a fermement réagi aux propos du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui a estimé qu’il n’y avait « pas lieu de revoir dans son ensemble la politique européenne en matière de réfugiés »…
 
De son côté, le président du Parlement européen Martin Schulz a déclaré que les réfugiés « fuient l’Etat islamique, cette même organisation responsable des attaques de Paris. Ils fuient la même terreur que celle que nous vivons aujourd’hui. Chez eux, elle est devenue quotidienne ».
 
Ce qui signifie qu’il retrouve chez nous la terreur qu’ils fuient chez eux ; et qui sera peut-être quotidienne dans nos pays dans les temps à venir…
 
Quoi qu’il en soit, les prochains sommets européens s’annoncent bien houleux.
 

François le Luc