La guerre entre le FBI et Apple et Google

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« Je crois profondément en la loi. Mais je crois aussi que personne dans ce pays n’est au-dessus des lois. Ce qui m’inquiète ici, c’est que des entreprises puissent délibérément faire la promotion de quelque chose qui mette les gens au-dessus des lois. » C’est en des termes très durs que James Comey, le directeur du FBI, a critiqué les nouvelles règles de protection des données – et donc de la vie privée – mises en place par Apple et Google, afin de rassurer leurs clients après certaines révélations sur les méthodes d’espionnage du renseignement américain.
 
Parmi ces mesures, la décision prise, avec les nouveaux systèmes, de ne plus avoir accès, notamment, aux mots de passe des appareils ou systèmes d’exploitation des utilisateurs, afin de ne plus pouvoir répondre aux enquêtes parfois menées en ce sens par certains gouvernements. On sait par exemple que lors des six premiers mois de l’année, Apple a communiqué aux autorités américaines les données de 928 comptes.
 

L’irritation du patron du FBI contre Apple et Google

 
Pour le patron de la police fédérale, de telles restrictions constituent donc une espèce d’entrée en guerre. En effet, de son point de vue, les forces de l’ordre doivent pouvoir avoir accès au téléphone portable d’un kidnappeur, voire à son contenu après l’obtention d’un mandat. Le FBI a donc ouvert des discussions avec les deux géants informatiques, afin d’obtenir qu’ils révisent leur politique de sécurité.
 
Il y a, dans cette affaire, quelque chose de particulièrement savoureux à voir les services américains de renseignement défendre le respect de la loi dans son intégralité, quand leurs pratiques les conduisent à les violer ainsi que le premier amendement de la Constitution, par certaines pratiques illégales de surveillance.
 
D’autant que le coup de gueule de James Comey est largement excessif. Même si le FBI ne parvenait pas à s’entendre avec Google et Apple, ces nouvelles dispositions de protection ne laisseront pas les autorités complètement démunies, puisqu’elles auront toujours le moyen, par les techniques de sauvegarde d’Apple notamment, d’accéder aux données des suspects.