L’épouse de Recep Tayyip Erdogan, Emine, s’exprimait lors d’un événement consacré à l’histoire des sultans de l’Empire ottoman à Ankara. « Le harem était une école pour les membres de la dynastie ottomane, un établissement d’éducation qui préparait les femmes à la vie. »
L’AFP, qui rapporte l’information, se croit obligé de préciser que les harems ont beau « titiller l’imagination » des Occidentaux, il s’agissait de lieux aux règles très strictes, y compris pour le recrutement, où chaque femme était instruite dans le domaine où elle faisait « preuve du meilleur talent : la calligraphie, les arts décoratifs, la musique ou les langues étrangères »…
Telle est la difficulté lorsqu’il faut être à la fois politiquement correct – le harem est l’islam, et l’islam, c’est bien ! – et défendre les droits des femmes.
L’AFP s’en tire en expliquant que les propos d’Emine Erdogan ont fait des vagues dans les réseaux sociaux parce que la veille, son mari Recep avait jugé bon de fêter la Journée internationale de la femme en affirmant qu’« une femme est avant tout une mère ».
En attendant, il y a la réalité du harem : un système reposant sur la polygamie à grande échelle, avec de multiples femmes servant d’objets sexuels réservés exclusivement au sultan, alimenté par la capture d’esclaves et scène de multiples intrigues de cour pendant que les épouses de divers rangs tentaient de s’attirer les faveurs du sultan, pour elles-mêmes ou pour leurs éventuels enfants.
Qui a visité le harem de Topkapi à Istanbul est frappé par le manque d’intimité de ce dédale de pièces qui se commandent, ou chacune pouvait en permanence voir et être vu, prisonnière de luxe dans un monde fermé et oppressant.
Une école de la vie ? Peut-être. Mais alors pour apprendre à progresser grâce à ses charmes.