Une équipe de l’université Fudan de Shanghaï revendique une percée spectaculaire pour avoir réussi à faire revivre un cerveau humain qui avait été congelé pendant 18 mois, pulvérisant les records antérieurs des expériences de cryogénie. L’équipe dirigée par Zhao Zhicheng doit ce succès à la création d’une méthode de cryoconservation révolutionnaire, qu’elle a appelée MEDY, capable de préserver l’intégrité structurelle et la fonctionnalité des cellules neurales. Le média sous contrôle du Parti communiste chinois, Global Times, vante les promesses de cet exploit scientifique quant à la conservation des individus. Son enthousiasme a trouvé un écho chez le Pr João Pedro Magalhães de l’université de Birmingham, qui envisage déjà un avenir où l’on pourra conserver les malades en phase terminales dans l’attente de possibles thérapies efficaces, ou congeler des astronautes propulsés vers d’« autres galaxies ». Avec ou sans leurs souvenirs ? Et quid de l’âme, demande le journal communiste, pour qui la réussite de l’expérience oblige à poser la question… Alors que la dystopie s’approche à grands pas imprudents, on peut s’en distraire avec Roald Dahl, qui dépeignit dans son recueil Kiss Kiss l’abominable histoire de William et Mary, où un époux revêche imposa par testament à sa veuve de conserver son cerveau et ses yeux vivants afin qu’il pût la surveiller toujours. William n’avait pas prévu que Mary lui enverrait de la fumée de cigarette dans les yeux. On ne gagne pas toujours à être Hibernatus.