François Hollande le répète : l’économie va mieux…

Hollande économie mieux
« L’économie, elle repart, pas aussi vite que nous le voudrions », a déclaré le chef de l’Etat lors d’une visite d’entreprise à Chartres.

 
En visitant jeudi une entreprise à Chartres, en compagnie notamment d’Emmanuel Macron, François Hollande a réitéré son récent propos pour assurer que l’économie française allait « mieux », et expliqué que son action devait être jugée sur le long terme. Une manière point trop fine d’expliquer qu’un quinquennat n’y suffira pas.
 
Le président de la République visitait donc jeudi le site Novo Nordisk de Chartres, dans l’Eure-et-Loir, un laboratoire pharmaceutique danois qui a annoncé un investissement de plus de 100 millions d’euros et la création de 250 emplois dans les trois à quatre prochaines années. L’exemple rêvé pour François Hollande qui cherche tous les moyens possibles d’entonner son nouveau refrain sur une amélioration de l’économie française.
 

La nouvelle rengaine présidentielle : l’économie va mieux…

 
Ça n’a donc pas raté. Les salariés, qui n’ont pu échappé à un discours présidentiel, ont entendu François Hollande assuré que « l’économie, elle repart, pas aussi vite que nous le voudrions ». Et de citer en vrac l’accélération de la croissance et de l’investissement, une amélioration dans le BTP et une consommation des ménages plus dynamique.
 
Le président de la République n’est évidemment pas entré dans les détails. Evidemment, car l’exercice ne s’y prête pas. On ne peut, dans un discours de ce type au cours d’une visite d’usine, établir un bilan complet et dresser les plans d’une politique. Et tout le monde le comprend…
 
Mais l’imprécision est aussi une méthode. Le cas récent le plus flagrant est celui des propos tenus par le premier ministre mercredi matin. Plusieurs de nos confrères ont noté que, en ce qui concernait notamment la croissance, le RSA, la pauvreté, Manuel Valls avait retenu les chiffres les plus favorables, voire des chiffres approximatifs pour se permettre d’être l’écho de François Hollande sur l’amélioration en cours.
 
Le chef de l’Etat va plus loin, puisqu’il ajoutait jeudi : « Bref, ça va mieux, même si, c’est vrai, ça ne va pas forcément mieux pour tout le monde et il nous reste encore beaucoup à faire. »
 
Autrement dit, vous ne vous en rendez pas compte, mais croyez-moi sur paroles.
 

François Hollande se répète en espérant nous convaincre

 
Effectivement, pour que les Français s’en rendent compte, il faudrait que François Hollande ait mieux à présenter que des approximations. On se demande même comment il peut croire que nos compatriotes vont le suivre sur un discours qui ne serait accepté dans aucune entreprise, dans aucune association, etc. Nulle part !
 
L’équation est donc purement psychologique, puisque c’est l’approximation qui permet l’amélioration. Après, il y faut la capacité de l’homme à faire du théâtre. A faire croire, par exemple, que la courbe du chômage qui ne connaît toujours pas d’amélioration nette, s’est inversée…
 
Comme le dit François Hollande lui-même : « Parfois, la politique c’est, comme l’économie, c’est tellement rapide, tout est emmené par l’actualité, tout est emporté par l’urgence, par l’immédiat et on finit par ne plus mettre en cohérence, en perspective ce que l’on fait. »
 

Tour de passe-passe

 
A quoi il ajoute : « Dans une entreprise, si on n’a pas la vision, on ne peut pas créer et développer. Pour un pays, c’est exactement la même exigence, il faut avoir la vision longue. Alors, on ne comprend pas toujours ce qui se fait au jour le jour mais ce qui doit compter, c’est le cap qu’on a fixé, la cohérence avec laquelle on tient et surtout les résultats que l’on peut dégager pour que l’espoir soit là. »
 
Ça ne signifie strictement rien, sinon que le président considère que les Français ne sont pas capables de comprendre les faits et les chiffres dans l’instant présent, qu’il leur faut pour cela du recul, et donc qu’il faut le réélire en 2017 !
 
Ce qu’il appelle de la politique n’est qu’un tour de passe-passe !
 
La seule question qui se pose réellement désormais est de savoir si suffisamment de nos compatriotes s’y laisseront prendre…
 

François le Luc