Lors d’une conférence de presse conjointe donnée à la Maison Blanche avec le Premier ministre britannique David Cameron, Barack Obama a mis en garde l’Europe, lui faisant la leçon sur la manière d’accueillir ses immigrés musulmans.
Pour éviter les attentats terroristes comme celui du 7 janvier à Paris, et aussi empêcher les vocations de djihadistes qui partent vers la Syrie ou l’Irak, a déclaré le président des Etats-Unis, l’Europe doit mieux « intégrer » l’immigration islamique. Le nœud de sa « leçon » : il faut regarder vers les Etats-Unis.
« Notre plus grand avantage, notre avantage majeur est que nos populations musulmanes se sentent américaines, et nous avons cet incroyable processus d’immigration et d’assimilation qui fait partie de notre tradition », a déclaré Obama.
L’immigration islamique doit être mieux « accueillie »
« Dans certaines parties d’Europe ce n’est pas le cas », a-t-il poursuivi. « Il est important que l’Europe ne réponde pas à ces problèmes uniquement par la mise en œuvre brutale de la loi et par une approche militaire. »
La leçon d’Obama dans le fond, est celle-ci : l’islam est une religion qui peut s’intégrer sans difficulté au sein de nations anciennement chrétiennes et les musulmans ne seront pas tentés par « l’islamisme radical » s’ils sont pleinement « intégrés » avec leur identité religieuse.
Cela suppose, bien entendu, de passer sous silence le caractère intrinsèquement guerrier de l’islam et de son histoire, et de continuer de répandre l’idée qu’il existe un islam « religion de paix et de tolérance ».
Cameron irrité par la leçon d’Obama
David Cameron, que l’on devine malgré tout irrité par le propos, a récusé l’idée que l’« intégration » puisse suffire à répondre aux problèmes posés par l’immigration islamique : « Tragiquement, il a y a des personnes qui ont profité de tous les avantages de l’intégration, qui ont eu accès à toutes les opportunités économiques qu’offrent nos pays, et qui n’en sont pas moins séduits par cette « narration » qui est un « culte de mort empoisonné et radical ».
Mais le Premier ministre britannique connaît la chanson officielle et la proclame lui aussi : ce « culte de mort empoisonné et fanatique… pervertit la religion de l’islam », a-t-il déclaré.
L’Europe main dans la main avec Obama
Quoi qu’il en soit des leçons de l’un et des réponses de l’autre, une chose est certaine : le « choc » du 7 janvier sera utilisé au niveau international et supranational pour coordonner la prévention et la réaction. « Tous nos pays travaillent ensemble sans le moindre heurt pour empêcher les attaques et venir à bout de ces réseaux terroristes », a déclaré Obama.
Cameron a annoncé de son côté que le Royaume-Uni et les Etats-Unis se sont mis d’accord pour mettre sur pied « un groupe de travail conjoint pour identifier ce que nous pouvons faire de plus pour contrer la montée de la violence extrémiste domestique, et pour apprendre les uns des autres ».
Il faut préciser que selon une enquête Pew sur la présence islamique dans les différents pays en 2010, la proportion de musulmans aux Etats-Unis était de 0,8 % de la population totale, contre 7,5 % en France et 4,6 % au Royaume-Uni. Des estimations, forcément.