Immigration : en Suède, des enfants « soldats » opèrent des meurtres commandités

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Ils ont parfois 11 ans et savent déjà se servir d’une Kalachnikov – pour tuer. Ce sont les nouveaux démons de la pauvre Suède qu’on disait douce et facile à vivre. Recrutés avec une facilité déconcertante sur les réseaux sociaux par des tueurs à gages ou des narco-trafiquants, ils répondent à l’appel du gain et se montrent, le plus souvent, totalement dénués d’empathie lorsqu’ils se font arrêter. Le nombre de meurtres a peut-être baissé en Suède, en raison des efforts sans précédent de la police qui n’hésite plus à utiliser l’armée, mais le nombre de meurtres impliquant des mineurs suspects a explosé, et les services d’aide aux jeunes délinquants sont débordés.

Lorsque les enfants en viennent à prendre les armes, c’est un peu le début de la fin… et les prochaines générations en porteront nécessairement les stigmates. Il va sans dire que la plupart de ces jeunes adolescents sont issus de l’immigration : aujourd’hui, un Suédois sur cinq est né à l’étranger, mais le modèle social-démocrate du rêve multiculturaliste européen qu’a incarné, un temps, le pays nordique, s’effondre bel et bien.

 

Meurtres commandités : « Maintenant, on peut accepter un contrat de gang sur Snapchat »

« Nous avons tellement d’enfants soldats que personne ne peut plus les compter. (…) Il ne se passe pratiquement pas une semaine en Suède sans qu’un adolescent ne soit arrêté pour un tel délit », a déclaré au Telegraph Diamant Salihu, journaliste d’investigation pour SVT, l’équivalent suédois de la BBC, lui-même immigré d’origine kosovare. Et l’opinion publique en est particulièrement retournée.

Les petites « annonces de meurtres » sont faciles à trouver, publiées en ligne par des chefs de gangs, qui offrent des primes à quiconque est prêt à les exécuter. « Tous les types d’emplois sont disponibles », peut-on lire dans l’une d’elles, qui promet jusqu’à un million de couronnes (plus de 90.000 euros). « L’âge n’a pas d’importance », ajoute un autre.

Ou plutôt, il revêt un certain intérêt dans le sens où la loi suédoise dispose que toute personne âgée de moins de 15 ans est trop jeune pour être poursuivie… Ces très jeunes adolescents sont donc du pain bénit pour les commanditaires. Les mineurs de plus de 15 ans sont condamnés, eux, à une peine de détention dans des centres pour jeunes délinquants gérés par le Conseil national suédois des institutions de placement (SiS). Ils étaient 14, en août 2021, à y être enfermés : ils sont aujourd’hui plus de 180.

 

Ces mafias ethniques qui enrôlent les enfants de l’immigration

« La gravité des comportements criminels et l’insensibilité des personnes impliquées sont pires qu’avant. Et l’âge diminue », déclarait au Telegraph un psychologue du SiS, en novembre 2024. Un procureur se souvenait, dans le même article, d’un cas où un garçon de 16 ans avait tué par balle un père de deux enfants à son domicile, puis était monté à l’étage, sans sourciller, pour tuer sa femme et ses enfants.

Ces jeunes, de plus en plus marginalisés, sont extrêmement difficiles à extirper des réseaux criminels organisés, mafias ethniques des Balkans et du Moyen-Orient, bien souvent dirigées depuis l’étranger, comme Foxtrot dont le chef se cacherait en Turquie ou en Iran. Foxtrot a été le premier réseau à mettre en place un système de primes en ligne, prêtant des armes et des grenades à tout adolescent cherchant à se faire un nom.

« Ce sont des enfants soldats », disait Evin Cetin citée par The Telegraph et auteur d’un livre sur les gangs de jeunes qui établit des comparaisons avec Daech dans certaines régions d’Afrique. Car on n’enrôle pas des enfants dans toutes les civilisations. « Ils sont utilisés par des personnes plus âgées qui les manipulent. Ils le font avec de la drogue, ils les isolent de la société. Il est très facile de contrôler les enfants, et la rapidité avec laquelle ils peuvent y parvenir est effrayante », écrit Cetin. Et il faut craindre que ces bandes de nouveaux « soldats » plus ou moins jeunes n’attirent désormais des commanditaires bien plus dangereux que les criminels de droit commun, pour commettre par exemple des attentats.

 

Faire de la Suède un pays « moins attractif pour les migrants ne respectant pas les règles »

C’est simple. Il y a dix ans, la Suède figurait parmi les 10 pays les plus sûrs au monde : aujourd’hui, le pays a chuté à la 28e place et affiche le taux de violence armée par habitant le plus élevé de toute l’Union Européenne. « Est-ce la société suédoise qui est le coupable ultime, ou les communautés immigrées elles-mêmes ? », se demande The Telegraph.

Diamant Salihu qui avait couvert les émeutes londoniennes de 2011 s’étonne du fait qu’en Suède, les conditions de logement et le niveau de vie sont pourtant meilleurs. La Suède a toujours été soucieuse de ne pas créer de « sociétés parallèles », et financé des programmes d’intégration sociale parallèlement aux vagues de migration. On retrouve néanmoins, chez elle, les mêmes fléaux sociaux qui s’accentuent avec les années – il n’y a pas de miracle.

Non seulement il y a un rejet naturel des populations autochtones (selon un sondage réalisé le mois dernier, 73 % des Suédois interrogés ont déclaré que les niveaux d’immigration au cours de la dernière décennie étaient trop élevés), mais ces populations extra-européennes font, pour une bonne part, un choix déterminé de non-intégration voire d’opposition systématisée. Salihu raconte, par exemple, que de nombreux membres de gangs ne rejettent pas la faute sur la société ou leurs parents, mais « choisissent activement leur mode de vie ».

Qui en tire les bonnes conclusions ? Pas The New York Times, en tout cas, qui a déclaré, dans un article récent, que la Suède n’était en fait pas assez accueillante. Le gouvernement, lui, y voit plus clair depuis 2022 et l’accession au pouvoir de la droite et de la droite dite extrême : après avoir proposé de renforcer les exigences d’obtention de la nationalité suédoise, et d’offrir aux immigrants 30.000 euros pour quitter le pays, il a annoncé, au 1er avril, vouloir imposer aux étrangers résidant en Suède un critère de « conduite honnête » pour maintenir leur droit au séjour. Tout cela fait que le nombre de migrants ayant obtenu l’asile dans le pays a atteint, en 2024, son niveau le plus bas depuis 40 ans.

Mais en attendant, les enfants ont pris les armes – et ils se multiplient.

 

Clémentine Jallais