ACTION Inferno ♥♥


 
Inferno est un film d’action, dont le titre renvoie explicitement à l’Enfer de Dante. Nous avouerons avoir craint le pire avant de voir le film : il est inspiré d’un roman du sulfureux Dan Brown, auteur du blasphématoire et extravagant Da Vinci Code ; les œuvres de ce romancier ont déjà inspiré deux navets d’anthologie, Da Vinci Code (2006) et Anges et Démons (2009). Les affiches publicitaires du film proclament comme une forme de filiation…Même si est repris le personnage principal du professeur Langdon, et son interprète Tom Hanks, il n’existe pas en fait, et c’est plus qu’heureux, de continuité entre Inferno et ces très mauvais films pseudo-ésotériques et anticatholiques.
 
Inferno est donc un film d’action avant tout : il s’agit de sauver l’humanité d’un super-virus, mis au point par un milliardaire russe fou, écologiste radical aspirant à éliminer entre 50 % et 99 % de l’humanité afin de sauver la Terre. S’inspirant de Dante, de certaines descriptions de l’Enfer, tout comme de la Peste Noire du XIVème siècle et de ses représentations, le milliardaire a eu la lubie d’inventer un parcours initiatique déclenchant ou arrêtant – cette ambigüité joue évidemment un rôle essentiel – le lâcher de son super-virus dans la foule d’une grande ville touristique. Ce dernier mode de diffusion est effectivement, à l’ère des voyages de masse en avion, souvent lointain, le plus efficace pour créer une épidémie mondiale. Des forces de polices concurrentes, des institutions de santé internationales, des mafias, et la secte du milliardaire s’affrontent ou coopèrent dans Inferno. On retrouve là, avec quelques scènes d’action et bagarres, mais sans excès, les éléments de base du film d’action. L’intrigue comprend ce qu’il faut de rebondissements : des personnages mauvais peuvent faire croire qu’ils sont bons et dévoués, évidence trop souvent oubliée dans bien des films d’action trop simples, ce qui n’est pas le cas ici.
 

Inferno : loin d’être une simple fiction

 
Inferno se distingue par les références culturelles multiples, et son décor merveilleux, pour l’essentiel Florence, puis Venise et Istanbul. Les références, citations de Dante, ou curiosités architecturales des grandes villes italiennes, sont authentiques. Le film comprend une véritable dimension culturelle, chose des plus rares dans le genre par définition pauvre de l’action. Quant aux thèmes du super-virus et de l’écologiste fou qui adore la Terre et exècre l’humanité au point de vouloir la voir disparaître ou quasiment, ils sont beaucoup plus d’actualité que l’on pourrait a priori le penser. Dans les partis écologistes européens les plus officiels, il existe une minorité de radicaux théorisant la décroissance générale, y compris et surtout de l’espèce humaine. Ce paganisme intransigeant est à l’opposé de la conception chrétienne du don de la vie.
 

Hector JOVIEN

 
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