Non, les inondations de Valence n’ont rien à voir avec le changement climatique

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Vous ne pouvez plus l’entendre ? Il va pourtant falloir… Les récentes inondations soudaines en Espagne qui ont fait plus de 200 morts, dans la région de Valence, ont maille à partir avec le changement climatique. C’est la BBC qui nous le dit, dans un article intitulé : « Les scientifiques sont certains que le réchauffement climatique a rendu la tempête espagnole plus intense ».

Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose… et le média britannique est champion de ces allégations éhontées répétées. Alors, bien sûr, il ne fait que divulguer les affirmations d’un « illustre » scientifique. Mais il en fait le choix radical, au détriment d’une multitude de déclarations de bon sens et surtout des données qui réfutent le fait que les inondations se soient aggravées en Europe et qui ignorent l’histoire de la région comme le rappelle un salutaire article de ClimateRealism.

Non seulement, cela dénote un manque d’intelligence et de compétence, mais c’est irresponsable, car ce genre de raisonnement empêche de prendre les vraies bonnes résolutions, qui n’ont rien à voir avec le dioxyde de carbone en l’occurrence, mais concernent plutôt la gestion humaine, comme l’expansion et la localisation des nouvelles habitations, les infrastructures etc…

 

La BBC dédaigne volontairement la mécanique atmosphérique à l’origine de ces inondations

« Il ne fait aucun doute que ces pluies torrentielles ont été intensifiées par le changement climatique », a déclaré à la BBC le Dr Friederike Otto, de l’Imperial College de Londres. « A chaque fraction de degré de réchauffement dû aux combustibles fossiles, l’atmosphère peut retenir davantage d’humidité, ce qui entraîne des précipitations plus fortes. » Il faut dire qu’il est plutôt parti pris, dirigeant le World Weather Attribution (WWA), un réseau de scientifiques international, fondé en 2014, qui tente de comprendre le rôle que joue le réchauffement dans ce type d’événement.

Evidemment, remarque ClimateRealism, ni Otto ni la BBC n’ont cité de données pour étayer l’affirmation selon laquelle la teneur en humidité de cette tempête a été renforcée par le réchauffement, car il n’en existe aucune.

Le scientifique du WWA utilise une fois de plus ces fameuses études d’attribution que nous avons évoquées à plusieurs reprises sur RiTV, dernièrement à propos de la tempête Boris. Leur erreur logique fondamentale est de supposer ce qu’elles tentent de prouver : elles posent comme acquis que le changement climatique est la cause ou même une contribution à un événement météorologique particulier, et elles utilisent ensuite des modèles informatiques pour projeter l’ampleur de l’effet.

Résultat, comme le notait un autre article de ClimateRealism : « Les modèles ne découvrent jamais rien d’autre qu’une influence humaine sur les événements météorologiques et suggèrent presque invariablement que les activités humaines ont probablement contribué à chaque événement étudié. »

 

Valence abrite logiquement ce type d’événement

Encore heureux, d’autres météorologues ont été plus loin que la simple « augmentation de l’humidité atmosphérique » citée par la BBC et la hausse des températures. Ils ont évoqué le phénomène de goutte froide, « gota fría » en espagnol, renommé récemment DANA (Depresión Aislada en Niveles Altos).

Il s’agit d’un phénomène météorologique qui amène une masse d’air froid, auparavant isolée en altitude, au sein de masses d’air plus chaudes. L’instabilité que cela provoque peut entraîner des précipitations très intenses, des orages violents et des inondations soudaines dans les régions affectées. La Méditerranée étant chaude, elle est le théâtre récurrent de ce genre d’événements, tout particulièrement en automne. Et les zones côtières espagnoles sont fréquemment touchées.

Le changement climatique n’a en rien accentué la fréquence ou la violence de ce phénomène. Comme ClimateRealism le rappelle, Valence, qui se trouve le long et à l’embouchure du fleuve Turia sur la mer Méditerranée, a subi des inondations similaires, par exemple, en 1897, 1957 et 1996, lorsque les températures étaient plus fraîches qu’à l’heure actuelle.

Lorsqu’on relit le récit de la Grande inondation de Valence du 14 octobre 1957, on revoit ce schéma bien connu d’événements pluviométriques extrêmes typiques de la région, bien avant l’ère du prétendu changement climatique, « un cycle naturel que les Espagnols ont fini par reconnaître comme une menace saisonnière provenant de la dynamique des températures et du relief de la Méditerranée ».

Cette tempête de 1957 a déversé environ 30 cms de pluie en 2 jours (un chiffre similaire aux inondations d’octobre), alors même que les niveaux de dioxyde de carbone atmosphérique (qui seraient à l’origine du changement climatique) n’étaient que de 314 parties par million (ppm), contre 422 ppm mesurés aujourd’hui.

 

Charger le changement climatique fera plus de victimes

Même si la BBC mentionne ce phénomène de la goutte froide, elle fait prévaloir, comme cause principale, le changement climatique, en suggérant que les inondations ont été aggravées parce que chaque degré de réchauffement entraînerait une augmentation de 7 % des précipitations. Alors que le GIEC lui-même réfute cette affirmation dans son dernier rapport ! Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, qu’on ne peut pas vraiment taxer de climato-sceptique, il n’y a aucune preuve d’une augmentation actuelle claire des précipitations ou des crues fluviales, y compris dans le bassin méditerranéen.

Et qu’on ne brandisse pas le nombre de victimes comme argument ! Certes, la Grande inondation de 1957 avait fait moins de 90 morts. Mais la population de la seule ville de Valence a augmenté de 58 % entre 1950 et 2024… La zone urbaine élargie a subi une plus forte progression encore. Comme Anne Dolhein le rappelait pour l’ouragan Milton en Floride, la question de la taille de la population est essentielle, et l’on ne peut s’étonner qu’il y ait alors davantage de dégâts humains.

Surtout que le détournement du fleuve qui avait été décidé et réalisé à la suite de la Grande inondation de 1957 (Plan Sud) a peut-être davantage protégé le centre-ville mais a impacté de nouvelles communes plus récemment urbanisées qui se situaient le long de ce canal de dérivation, dans des zones particulièrement inondables donc.

En somme, c’est à l’Espagne de réviser sa gestion de planification de ces inondations qui ne sont pas inhabituelles… pas à nous de faire changer le climat sous prétexte de dioxyde de carbone ou de prendre de lourdes décisions pour faire face à ce qu’ils appellent « les nouveaux extrêmes ». « Nos routes, nos ponts et nos rues sont construits pour faire face au climat du siècle dernier, et non à celui d’aujourd’hui », clame la BBC. Il est vraiment trop facile de toujours charger le même bouc-émissaire.

 

Clémentine Jallais