L’Islande retire officiellement sa candidature à l’Union européenne

Islande retire officiellement candidature Union européenne
 
L’annonce officielle en a été faite jeudi par le ministère des Affaires étrangères : l’Islande retire officiellement sa candidature à l’Union européenne. Si ce n’est pas une surprise, l’idée en ayant été évoquée à plusieurs reprises ces derniers mois, ce n’en est pas moins une claque pour Bruxelles. Mais comment donc peut-on refuser d’entrée dans cet eldorado de démocratie sous les traits duquel on nous dépeint l’Union européenne ?
 
« Le gouvernement considère que l’Islande n’est plus un pays candidat et demande à l’Union européenne d’agir désormais en conséquence », affirme, de façon laconique, le communiqué de Gunnar Bragi Sveinsson, le ministre islandais des Affaires étrangères. Et d’ajouter – ce qui a dû rendre fous les technocrates de Bruxelles : « Les intérêts de l’Islande sont mieux servis en dehors de l’Union européenne. »
 

L’Islande a officiellement retiré sa candidature à l’Union européenne

 
Mais la Lettonie, qui assure actuellement la présidence tournante de l’Union, ne peut qu’en prendre acte !
 
Arrivé au pouvoir à la faveur des élections législatives de 2013, le gouvernement de centre droit n’a jamais fait mystère de sa volonté de mettre fin au processus d’adhésion lancé par son prédécesseur de gauche en 2009. Bien au contraire ! C’est notamment sur cette idée politique fondamentale que le gouvernement de Sigmundur David Gunnlaugsson, du Parti du progrès, a remporté les élections.
 
Une autre question délicate est venue saper la volonté islandaise : celle des quotas de pêche, qui oppose, depuis des mois, depuis des années, Reykjavik à Bruxelles. Et, de fait, la question avait été laissée en suspens lors des négociations d’adhésion qui se sont déroulées de juin 2011 à janvier 2013, alors même que la pêche est un élément essentiel de l’économie du pays. On comprend mieux que l’actuel gouvernement, moins porté sur l’idéologie donc plus réaliste, n’ait pas envie de détruire, en rejoignant le marasme européen, ce qui fait la force de l’Islande.
 

Activité économique en réelle hausse

 
Car l’Islande prouve que l’on peut mieux s’en sortir en étant en dehors de l’Union européenne qu’en la traînant comme un boulet. Certes, « on ne peut pas dire que l’économie se soit complètement remise », affirme Asgeir Jonsson, professeur d’économie à l’université d’Islande.
 
Néanmoins, l’activité économique de l’Islande a dépassé en 2014 son niveau d’avant la crise financière de 2008, selon les chiffres de l’institut statistique national. Le PIB a progressé l’an dernier de 1,9%, alors que, en zone euro, la progression n’était que de 0,9%.
 
Et Reykjavik espère bien progresser encore, qui table sur une croissance de 4,2% cette année, grâce notamment à une inflation faible et au maintien de hausses de salaires importantes.
 
Malgré tout, le gouvernement islandais n’entend cependant pas couper les ponts avec Bruxelles, mais maintenir « des relations et une coopération étroites », du fait notamment de son appartenance à l’Association européenne de libre échange (AELE) et à la convention de Schengen. Et comme il sied entre voisins.