Jimmy Lai, condamné pour anticommunisme, donne l’exemple de sa foi catholique

Jimmy Lai anticommunisme catholique
 

Cinq ans pour aboutir à un verdict couru d’avance : à Hong Kong, Jimmy Lai, 78 ans, homme de presse catholique de nationalité britannique et opposant prodémocratie au pouvoir chinois, a été déclaré coupable de sédition et de collusion avec l’étranger. Il risque la prison à vie dans le cadre de poursuites pour atteinte à la sécurité nationale – vu de Pékin. Ses cinq années de détention préventive, à la suite des manifestations géantes contre le pouvoir communiste de la grande Chine, n’auront été peut-être qu’un avant-goût. Il lui était notamment reproché d’avoir publié des contenus qui « incitaient à la désaffection » à l’égard du gouvernement.

Big Brother, il faut qu’on l’aime !

Il y a quelques jours, la fille de l’opposant Claire Lai a rompu un long silence qui dure depuis son incarcération pour dénoncer les conditions de détention qui lui sont imposées. « Il languit en prison, il rétrécit peu à peu vers le néant. Si la Chine n’agit pas, il sera martyr. » Elle affirme que la santé de Jimmy Lai se détériore rapidement : « Souffrant de diabète et d’hypertension, sa vue et son ouïe déclinent, il a été affecté par des infections qui ont duré des mois et éprouve des douleurs permanentes… Le signe le plus visible et le plus alarmant de son état est une perte de poids sévère. »

 

Jimmy Lai condamné à Hong Kong pour s’être opposé au pouvoir communiste

Quant aux soins qu’il reçoit (ou non), sa famille n’en a aucune connaissance faute pour Jimmy Lai de pouvoir être vu par un médecin extérieur à la prison. Claire Lai ajoute que la minuscule cellule en béton où il est à l’isolement ne permet à son père ni d’accéder ni à la lumière du jour ni à l’air frais, d’où un eczéma de chaleur « sur tout le corps » pendant toute la saison chaude.

Mais c’est aussi dans le domaine spirituel que Jimmy Lai est « torturé », selon sa fille. Converti au contact du cardinal Zen, il a été privé de son chapelet et, le plus souvent, de l’Eucharistie. Elle a ainsi déclaré à Montse Alvarado, présidente et directrice générale d’EWTN News :

« On lui refuse la Sainte Communion depuis plus de deux ans et il ne l’a reçue que très, très rarement cette année. Cela ne leur coûte rien… de lui donner la possibilité de la recevoir. Cela ne leur coûte rien de lui donner un chapelet, et cela ne leur coûte rien d’allumer la lumière pour qu’il puisse lire l’Evangile. Les gens demandent souvent comment il s’en sort.

« Sa foi religieuse le soutient. Il dit que Dieu est avec lui à chaque instant, que la prière lui apporte de la joie et que les prières des autres lui apportent une légèreté d’être. La première chose qu’il m’a demandé de lui apporter après son arrestation était la Bible qu’il gardait sur sa table de chevet à la maison.

« Je pense qu’il n’y a rien de tel que la souffrance pour ouvrir son cœur à l’amour de Dieu. Nous sommes très reconnaissants que Notre Seigneur ait accompagné mon père. Celui-ci se réveille tous les soirs vers minuit pour prier. Avant l’aube, il lisait l’Evangile. Au début, il demandait aux gardes d’allumer la lumière pour qu’il puisse lire… Pendant environ les six premiers mois, ils ont accepté. Par la suite, ils ont toujours refusé. »

 

Jimmy Lai, catholique grâce au cardinal Zen

Et de conclure, au sujet de sa conversion :

« Comme Notre Dame nous l’a enseigné, rien ne peut vaincre le doute et la peur, sauf l’amour de Dieu. Et c’était le moment où il était prêt à le recevoir. Mon père s’est converti un an après ma naissance. En réalité, les seuls souvenirs que j’ai sont ceux d’une enfance passée dans une famille catholique très aimante. »

Jimmy Lai reste dans l’attente du prononcé de sa peine et pourra faire appel – mais dans le contexte totalitaire communiste.

 

Jeanne Smits