On célébrait le 26 août la « Journée mondiale pour la fin du spécisme » qui a lieu tous les derniers samedis du mois d’août. Pour une fois, ce n’est pas quelque institution onusienne qui a lancé cette« Journée mondiale » née semble-t-il en 2016 à l’initiative de quelques groupuscules activistes de la cause animale, et qui vise à dénoncer la considération morale supérieure que les êtres humains accordent à leur propre espèce, au détriment des autres. Et le traitement discriminatoire qui en découleraient à l’encontre des espèces « exploitées » par l’homme, notamment par le biais de l’élevage.
Bref, il s’agit de nier la spécificité de la nature humaine, l’homme étant le seul être matériel doté d’une âme ou plus exactement constitué d’un corps et d’une âme, ce qui le rend capable de la conscience de soi et de la relation avec Dieu.
Cette Journée mondiale est certes de l’ordre du gadget mais des événements ont lieu en son honneur, telle la première marche pour la fin du spécisme qui s’est déroulée à Lausanne l’an dernier, mobilisant quelques centaines de personnes réclamant par exemple la fin des abattoirs et vantant le régime végétarien.
Cette année, on peut citer la réunion qui s’est tenue en la ville de Rennes dans le cadre d’un village associatif en présence de plusieurs associations et collectifs – Anonymous for the Voiceless (« anonymes pour les sans-voix »), par exemple, un groupe qui fait la promotion du véganisme, qui présentait son « cube de vérité ».
Il s’agit, nous apprend wikipédia, « de “cubes” dans lesquels un groupe de personnes vêtues de noir et portant des masques de Guy Fawkes forment un carré tourné vers l’extérieur, tout en tenant des pancartes et des écrans vidéo montrant des images filmées soit à l’intérieur d’abattoirs, soit dans des élevages ou dans des laboratoires de vivisection ».
Le soir, tout ce monde se retrouvait dans un bar pour un concert et un buffet végan à prix libres.
Entreprise de culpabilisation ultra-minoritaire mais bénéficiant d’une grande visibilité, le militantisme anti-spécistes, qui dans le cadre d’autres groupes se manifeste par des attaques contre les boucheries, n’est en réalité pas aussi marginal qu’on pourrait le penser, puisqu’il correspond à la tendance lourde que veulent imposer les grands de ce monde en vue de la « lutte contre le réchauffement climatique ». Il s’inscrit dans le rejet de la consommation de produits animaliers : viande, produits laitiers, etc., pour réduire la part de terres agricoles utilisées pour nourrir les cheptels ainsi que les « émissions de méthane » – les pets de vache, pour parler clairement.
Tout cela est à rapprocher de la pensée du philosophe « éthicien » Peter Singer, qui vient de publier une nouvelle version de son livre sur la chose, La libération animale maintenant. Fondamentalement anti-chrétien, cet universitaire très en vue prône l’écologie, le respect des animaux (arrêtons de manger du poisson !), mais aussi l’infanticide des enfants lourdement handicapés.
Si les antispécistes ressemblent à des hurluberlus, l’un de leurs principaux maîtres à penser tient le haut du pavé dans la très prestigieuse université de Princeton aux Etats-Unis où il est titulaire de la chaire d’éthique. Ne sous-estimons donc pas cette « Journée mondiale pour la fin du spécisme », elle pourrait bien devenir un jour mainstream.