4 jours payés 5 en Nouvelle-Zélande : une expérience de paradis pour un monde d’esclaves sans travail

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Une entreprise de Nouvelle-Zélande a proposé à ses employés de travailler 4 jours par semaine payés 5. Ça a marché. C’est le paradis. Tout le monde est content et veut pérenniser l’expérience. Sans s’aviser que c’est un jalon vers un monde sans travail humain. Donc un monde d’esclaves.
 
En mars et avril dernier, Andrew Barns, patron de la société fiduciaire Perpetual Guardian à Auckland, la plus grande ville de Nouvelle-Zélane, a proposé à ses 240 salariés de travailler 32 heures réparties sur 4 jours, au lieu de 40 sur 5 jours, en leur payant le même salaire. Au bilan, c’est une réussite. Après une période d’hésitation, les salariés ont trouvé leur rythme, ils sont moins stressés qu’avant et leur productivité, au lieu de baisser, s’est élevée de 5 %. Donc, réussite parfaite en apparence, et Barns a demandé à son conseil d’administration de pérenniser le paradis social qu’il vient d’expérimenter.
 

Expérience en Nouvelle-Zélande en vue d’un monde paradis

 
Cette expérience nourrit le mythe du progrès absolu, sans contrepartie, du gagnant-gagnant, la solution miracle géniale qui n’avait jamais été trouvée parce que les mentalités étaient trop ligotées par leurs préjugés. Un mythe qui réjouit les démonstrateurs de foire et les vendeurs d’électro-ménager, Mélenchon, Macron et les autres. En passant, cette histoire de Nouvelle-Zélande racontée en France dit deux choses : que l’on peut réduire le temps de travail en préservant l’économie, que cela s’obtient à l’anglo-saxonne, sans être esclave des syndicats. Tout salarié veut gagner plus en travaillant moins, tout patron veut des employés dociles et enthousiastes. On se méfiera par principe de ce paradis social. Chacun connaît l’horreur qui gît sous les contes de fée. Il est prudent de préférer la porte étroite à la voix large et fleurie : les nasses commencent bien et les entonnoirs large.
 

Même bien payé, l’homme sans travail devient esclave

 
Il faut en effet considérer la fin de cette expérience. Elle s’inscrit dans une double évolution qui touche le monde entier, à commencer par le « Nord » dont fait partie la Nouvelle-Zélande bien qu’elle se situe dans l’hémisphère sud : un cycle politique qui tend à paupériser les pays riches, et un cycle qu’on pourrait dire zoïque ou social, qui tend à supprimer le travail humain pour le remplacer par les robots et l’intelligence artificielle. Les subventions démesurées aux migrants et aux marginaux, les expériences de revenu minimum universel dans les pays du Nord participent de ce double mouvement. Elles ont déjà habitué les fainéants, les paumés et les pauvres à se passer de travail et à juger cela normal. Il faut maintenant s’attaquer aux non-pauvres, à la classe qui tire satisfaction et argent de son travail. En tablant sur sa compréhension et sa collaboration. Grâce aux loisirs, à la réorganisation intelligente des emplois du temps et la recherche d’équilibre dans la vie. L’objectif ? Une fois détaché du travail, l’homme est entièrement dans la main de celui qui lui donne sa sportule et ses jeux, de celui qui lui assure sa survie financière et manipule ses affects par les mille canaux de l’infomusement.
 

Pauline Mille