Les Knights of Columbus organisent une messe dans une loge maçonnique internationale : signe des temps…

Knights Columbus loge maçonnique
 

Les associations des Provinces du Dakota du Nord (Etats-Unis), et du Manitoba (Canada), de la puissante organisation laïque masculine américaine Knights of Columbus, annoncent la célébration (ou la tenue ?) d’une messe « de solidarité et d’amitié » (sic) au Jardin International de la Paix, territoire international entre les Etats-Unis et le Canada, le 9 juillet prochain. L’événement n’est pas nouveau : il a lieu tous les ans depuis 1960 pour marquer les liens entre ces deux provinces des Chevaliers, mais cette année, il se déroulera à l’intérieur du grand Auditorium maçonnique – autant dire d’une loge – se trouvant dans l’« International Peace Garden », à l’architecture caractéristique, avec son toit en forme d’équerre et de compas. C’est l’archevêque de Manitoba, Richard Gagnon, qui doit célébrer cette messe.

L’Auditorium accueille habituellement les réunions rituelles annuelles de la « Peace Garden Lodge » – les fameuses « tenues », sous la présidence tournante des Grandes loges du Manitoba, du Dakota du Nord, du Minnesota et du Saskatchewan. Avec ses 2.000 places, elle a été construite, certes, comme lieu de réunion, mais par des maçons et pour les maçons : c’est bien une loge à part entière.

 

Les Knights of Columbus ont-ils oublié l’incompatibilité entre la loge et l’Eglise ?

Vu l’incompatibilité entre la foi catholique et la franc-maçonnerie, société secrète qui ne fait pas mystère de son engagement anti-chrétien fondamental par son rejet de tout dogme et son action politique en faveur de toutes les transgressions de la culture de mort, des médias catholiques américains se demandent comment la décision de célébrer une messe dans une loge a bien pu être prise.

Diverses demandes d’éclaircissement auprès de l’archidiocèse de Winnipeg ont conduit ce dernier à publier un communiqué aux termes duquel Mgr Gagnon avait donné son accord pour une « messe en plein air » dans le Jardin international, et qu’elle aura finalement lieu « dans un bâtiment construit à l’origine par les francs-maçons, devenue propriété de l’International Peace Gardens Association qui en assure le fonctionnement ». Le communiqué suggère aux journalistes de contacter les Knights of Columbus, qui n’ont pas à ce jour répondu aux demandes d’éclaircissement.

Il semble bien que les uns et les autres se cachent derrière des éléments de langage qui n’éclaircissent rien du tout, voire dans le silence.

Ironie du sort, les Knights of Columbus, ou Chevaliers de Colomb, association caritative américaine fondée en 1882 par un prêtre, le bienheureux Michael McGivney, ont été fondés en vue de détourner les catholiques de l’époque de la franc-maçonnerie qui leur proposait une entraide professionnelle et matérielle. Les Chevaliers, qui n’avaient rien de secret, mirent sur pied des systèmes d’assurance-chômage et maladie et d’aide aux familles et notamment aux veuves. Jusqu’à ce jour, les Chevaliers interdisent à leurs membres d’appartenir à la franc-maçonnerie.

 

Knights of Columbus, une œuvre créée pour faire pièce à la fraternité maçonnique

Au nombre de près de deux millions aujourd’hui, ils restent connus pour leurs œuvres, leur bénévolat, leur soutien aux familles catholiques et leur volonté de servir la vérité catholique à travers l’engagement de laïcs – exclusivement des hommes catholiques pratiquants. Leur puissance financière a conduit à les considérer comme une force d’influence au sein de l’Eglise, et notamment au Vatican ; ils se sont également mobilisés contre la légalisation de la contraception, de l’avortement et du « mariage des couples de même sexe ». Certains groupes sont fermement attachés à la liturgie traditionnelle et dans leur ensemble, ils sont même dénoncés pour leur prétendu « extrémisme de droite » servi par des moyens matériels considérables.

Qu’une telle organisation décide d’organiser une messe dans une loge maçonnique en dit long soit sur leur ignorance religieuse (et de leur propre histoire), soit sur une infiltration maçonnique assez importante pour avoir fini par gommer les frontières en affichant tranquillement au vu et au su de tous un rapprochement scandaleux.

 

Du Jardin de la Paix à Astana en passant par Winnipeg…

L’affaire révèle en tout cas à quel point la maçonnerie reste à l’œuvre. La capitale du Manitoba, dont Mgr Gagnon est l’archevêque, se trouve être un des hauts-lieux de la maçonnerie internationale, dont le Palais législatif est réputé avoir été construit sur le modèle du Temple de Salomon par l’historien de l’architecture Frank Albo, spécialiste de la foisonnante symbolique maçonnique qu’on peut y trouver.

Le même chercheur s’est passionné pour Astana, ville nouvelle et capitale du Kazakhstan, dont toute l’architecture est remplie de symboles maçonniques, en notant le lien curieux entre cette ville au cœur de l’« Hyperborée » chère aux gnostiques et Winnipeg, puisque les deux capitales se trouvent à quasi équidistance du Pôle Nord.

Cela nous mène loin de la loge des « Peace Gardens », direz-vous. Pas tant que cela… A Astana, dans le cadre d’une « Pyramide de la Paix » construite sous l’impulsion de Noursoultan Nazerbaïev qui fut Premier ministre du Kazakhstan au temps de l’URSS, puis chef du Parti communiste kazakh, et enfin président de la nouvelle République kazakhe de 1991 à 2019 après la chute de l’Union soviétique, se tient tous les trois ans le Congrès des responsables des religions mondiales et traditionnelles.

Rapprochement des religions sur fond de relativisme et de refus du dogme : tout cela relève d’une même logique, non ?

 

Jeanne Smits