Lampedusa : échec de l’accord UE-Tunisie

Lampedusa échec accord UE-Tunisie
 

Dans son récent discours sur l’état de l’Union, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait pompeusement cité en exemple l’accord UE-Tunisie sur l’immigration, prévoyant de l’étendre aux autres pays de transit afin de maitriser les migrations vers l’Europe. Or il a suffi qu’il fasse beau pendant quelques jours pour qu’en l’absence de vagues sept à huit mille immigrés clandestins s’abattent sur l’île italienne de Lampedusa, entre la Sicile et la Tunisie, « un record absolu », selon un spécialiste du phénomène, Matteo Villa. Et cela sème la confusion et le désordre, sur place et sur tout le continent européen qui se déchire sur la politique à tenir face à la submersion en cours. C’est la preuve que l’accord est un échec et que la politique de l’UE en matière d’immigration est un trompe-l’œil.

 

Lampedusa submergé à partir de la Tunisie

Le centre d’accueil de Lampedusa, construit pour accueillir moins de 400 personnes, a bien sûr été submergé. Les pleureuses professionnelles ordinaires vont parler comme d’habitude de « crise sanitaire » et de scandale humanitaire, mais l’aide dispensée sur place n’est pas en cause. Ce n’est pas en faisant « l’impossible, et plus que l’impossible » selon le président de la Croix-Rouge italienne que l’on pouvait résoudre un tel problème de masse. Il faut se rappeler que, selon les statistiques officielles de l’agence européenne Frontex, plus de 114.000 clandestins sont arrivées en Italie en provenance d’Afrique du nord, soit presque deux fois plus qu’à la même période l’an dernier. L’invasion s’accélère et l’accord UE-Tunisie signé en juillet n’a rien fait contre.

 

Echec de l’illusoire accord fric contre tranquillité

Ce que prévoyait l’accord en gros, c’est que la Tunisie regroupe en un seul point les candidats à l’asile en Europe présents sur son sol et s’engage à faire la chasse aux passeurs et aux bateaux affrétés par les ONG humanitaires pour les relayer, en échange de quoi l’UE a offert de l’argent, et un véritable partenariat s’étendant aux investissements, aux énergies renouvelables et au commerce. L’Europe a déjà versé 150 millions d’euros. En pure perte, on le voit, puisque le flux de migrants, au lieu de tarir, croît. Comme nous le prévoyions au mois de juillet, cette fragile et utopique construction diplomatique n’a pas prévalu sur la réalité, qui est la suivante : l’Europe, loin de châtier durement les clandestins qui s’aventurent sur son sol au mépris des lois, leur offre des conditions de vie paradisiaques, avec la complicité de tout un système d’organisations favorisant l’invasion.

 

L’UE berne les peuples d’Europe sur l’immigration

Il est d’ailleurs à noter que plusieurs d’entre celles-ci, dont Amnesty International, avaient critiqué dès juillet l’accord UE-Tunisie non en raison de son inutilité, mais de crainte qu’il puisse fonctionner. Reprochant à la Tunisie son gouvernement jugé autoritaire, elles craignaient que l’UE n’achète à bon compte une réduction de l’immigration au détriment de migrants subsahariens brimés par la Tunisie. Elles sont désormais rassurées : le test lancé par l’UE en juillet avant d’étendre son partenariat avec d’autres pays de transit est un échec. La seule vraie solution serait de tenir compte du statut réel des « migrants », et de les appeler par leur nom, envahisseurs, donc de leur ôter le bénéfice des avantages humanitaires, économiques et sociaux dont ils jouissent aujourd’hui. Mais la politique de l’Union européenne à cet égard est une comédie destinée à duper les peuples d’Europe et à répartir les envahisseurs selon les possibilités des gouvernements.

 

Pauline Mille