A la suite d’un cafouillage bancaire suivi d’une nationalisation en 2009, l’Etat autrichien s’est retrouvé avec une banque criblée de créances douteuses sur les bras, la Hypo Alpe Adria (HAA). HAA a déjà coûté 3,7 milliards d’euros à Vienne.
La solution ? Eriger une « Bad Bank » pour y placer les mauvaises créances.
Coût prévu de l’opération : 1,4 milliards d’euros. Or, l’Autriche tenant à son rang de bon élève de l’Europe, impossible de faire passer cela en déficit, il dépasserait les 3% du budget permis. Il fallait donc couper dans les dépenses en cours. Pas des montants énormes d’ailleurs, 57 millions d’euros pour 2014, 60 pour 2015.
Le hic est qu’il n’y avait plus qu’un os à ronger, l’Education nationale. Aussitôt cela a été le tollé.
Les Verts (mais ils ne sont pas les seuls) déplorent que « l’on saigne les écoliers pour HAA ». Les écoliers et leurs parents ont lancé des pétitions. A priori, on serait tenté de s’associer à cette inquiétude, mais à y regarder de plus près, les effets de cette cure d’amaigrissement promettent d’être excellents : la mésaventure de HAA a en effet permis de dégraisser le mammouth autrichien !
La taille des classes sera augmentée, ce qui n’a jamais empêché personne de travailler, et surtout, l’expérience pilote de travail par binômes de professeurs sera mise en veilleuse. Cela ne fera pas seulement des économies, cela réduira le contrôle mutuel des enseignants mis en place pour accentuer le politiquement correct. Le gouvernement autrichien a donc fait de nécessité vertu : il profite de la chasse au gaspillage pour tirer un peu de plomb dans l’aile des pédagomanes et pédagophiles de l’Education nationale.