C’est, en euros, le montant net de l’indemnité mensuelle des membres du Conseil économique et social, devenu environnemental (CESE). Petit fils et fils de conseils institués en 1925 et 1946, le Conseil économique et social est institué en 1958 par De Gaulle qui veut en faire le remplaçant du Sénat en 1969 par referendum : le résultat ayant été non, le général-président quitte l’Elysée le lendemain matin. En 2008, une loi constitutionnelle rajoute la compétence environnementale au CES qui devient CESE et compte depuis, c’est écrit dans le marbre de la Constitution, 233 membres au plus. Plusieurs hommes politiques ont demandé sa suppression car il coûte cher et produit peu. Dans son rapport d’information parlementaire publié le 2 juillet, le député macroniste Daniel Labaronne estime le travail de la « troisième chambre de la République (…) peu visible ». Les membres « se réunissent une demi-journée par semaine » en commission, et, toutes les deux semaines, « deux séances plénières d’une demi-journée chacune ». Soit 4 jours pour une paie nette de 2.500 euros, soit, pour un temps plein, l’équivalent d’un salaire net mensuel de 12.500 euros. Bien plus que les fonctionnaires du CESE qui ne touchent « que » 55.000 euros par an pour 1.350 heures, soit 257 heures de moins que le statut de la fonction publique prévoit. Les membres, quant à eux, jouissent de 54 jours de congés annuels. Avec tout ça, selon le rapport parlementaire, les conseillers du CESE publient moins de trente avis par an, dont certains « ne tiennent que sur quelques pages », voire « une dizaine de paragraphes ». D’où les voix, de plus en plus nombreuses, qui réclament sa dissolution : mais où mettra-t-on les amis et obligés du pouvoir en place qu’on ne sait où recaser ailleurs ?