C’est le nombre des listes qui concourent aux élections européennes du 9 juin. Or, d’après les instituts de sondage, en particulier Ifop-Fiducial, seules 8 d’entre elles dépassent un pour cent d’intentions de vote (animaliste, gauche unie du parti communiste, EELV, Reconquête, les républicains, la France insoumise, le parti socialiste, Renaissance et le RN). Les 29 autres devraient se partager environ 1,5 % des voix. Sans doute les sondages peuvent-ils se tromper et se trompent en fait souvent, mais ces données dessinent cependant un émiettement ridicule des offres politiques – qui s’explique par le souhait des groupuscules de gagner un peu d’argent et de notoriété à l’occasion du seul scrutin intégralement proportionnel. Mais cet émiettement apparent révèle en fait la polarisation à gauche de la politique française. Derrière des intitulés fantaisiste ou emphatiques (Pour une humanité souveraine, pour une démocratie réelle : décidons nous-même, parti pirate, Esperanto langue commune), on mesure le poids du conformisme arc-en-ciel. On relève en effet : 7 listes écologiques (sept !), cinq socialistes, 8 d’extrême-gauche dont 6 explicitement communistes (si). Soit plus des deux tiers.