Au sommaire :
- Turquie : Campagne anti-corruption
- Venezuela : instrumentalisation politique des miss
- Rodman chantre du mal
- Le cannabis avance sous masque médical
Turquie : Campagne anti-corruption
La Turquie se trouve dans le collimateur d’une campagne anti-corruption mondiale. Bruxelles la somme de se mettre aux normes pour entrer dans l’Union, l’ONG Transparency International affirme que le bakchich gangrène toute la société. Objectif : soumettre les politiques à la gouvernance mondiale. Un reportage, et quelques explications nécessaires.
Ainsi un Turc sur cinq commettrait ordinairement le péché de corruption. Au nom de l’efficacité, du progrès et de la transparence, en somme au nom du bien, on ne peut qu’approuver la fin de la corruption. Sauf que ça ne se passe pas du tout comme ça. Il s’agit d’une campagne mondiale lancée depuis plusieurs années par les institutions internationales, ONU en tête, qui en ont fait une grande cause globale. Les ONG du type Transparency International en sont le bras armé, et les médias les relaient à fond. L’objectif réel est de réduire le personnel au rang d’employés de la gouvernance mondiale en train de se mettre en place. D’employés dont on contrôle les agissements et les revenus, qu’on peut virer et qui n’auront plus la moindre marge de manœuvre. En même temps, les places et les fonctions deviennent plus facilement amovibles, et les hommes moins professionnels : il est significatif que les Verts, le parti le plus franchement mondialiste soit aussi celui où la lutte anti-corruption est la plus préconisée et la noria des dirigeants la plus rapide.
Effacement des pouvoirs nationaux
Cela s’accompagne d’une désacralisation de l’autorité, notamment présidentielle, et d’un effacement des pouvoirs nationaux. Au profit de qui ? Pas des puissances d’argent, qui traditionnellement, depuis la naissance de la République, exerçaient leur pouvoir sur les élus. On voit, à l’occasion de l’affaire Karachi ou l’affaire Dassault, que le système est en déclin. La chasse à la corruption au nom du bien va lui substituer une gouvernance qui s’exercera sur des politiques mis au pas et cooptés. C’est un transfert de pouvoir des financiers, qui dirigeaient jusqu’alors la démocratie, vers les cercles de pensée mondialistes. On notera pour la petite histoire qu’aux corrompus se substitueront des stipendiés, une caste de super-fonctionnaires internationaux exécutant la politique de la gouvernance en échange d’importantes prébendes. Plus grave, le processus échappe désormais à tout contrôle national. Un sociologue paradoxal amateur d’Alphonse Allais remarquerait que dans les pays cibles incriminés par la campagne anti-corruption, le bakchich offrait un espace de liberté, une sorte de tampon, entre des gouvernements très autoritaires et les citoyens. Le système qu’on est en passe de lui substituer ne connaîtra, lui, nul jeu, nulle élasticité non plus, les injonctions du sommet parviendront à la base sans frottement aucun.
Venezuela : instrumentalisation politique des miss
Le président vénézuélien a tenu une réunion de crise urgente après le meurtre d’une miss Venezuela, appelant le pays (un des moins sûrs du monde) à l’unité et à la poursuite de la révolution bolivarienne. Un exemple, entre beaucoup d’autres, de l’instrumentalisation politique des miss.
Militaires en uniforme, déclaration solennelle sous le portrait en pied du libérateur de l’Amérique du Sud, tout est fait pour souligner l’importance de la chose. Or, dès leur origine, les concours de beauté ont eu une signification politique. Leur fondateur, Maurice de Waleffe, voulait mettre en valeur la femme européenne et sa liberté, les régimes nazi et soviétiques les ont interdits pour dégénérescence et les Etats Unis les ont récupérés pour promouvoir l’image de l’Amérique. Aujourd’hui l’Occident « libéral » et les pays émergents se partagent son usage.
Islam et Occident
Les Miss incarnent la femme raisonnablement libre et la société raisonnablement progressiste, qui se mesurent à la taille du maillot de bain, sans rapport avec le string brésilien. Le Venezuela truste les titres de Miss Monde et Miss Univers, incarnant au mieux la beauté exotique, typique et métissée à la bonne proportion, le racialisme soft du Nouvel Ordre Mondial. La Chine, pour montrer sa tendance à la liberté et à la modernité et faire oublier le Tibet, a accueilli le concours de Miss Monde 2012 dans une mégapole au milieu de nulle part. Enfin, l’Islam, comme jadis le nazisme et le bolchevisme, est en opposition frontale : le concours est interdit au Nigeria, des miss belges ont provoqué un scandale à Marrakech, et le dernier concours de Miss Univers en Indonésie a dû se tenir à Bali, île bouddhiste dans un archipel musulman. Malgré cela, des menaces de groupes extrémistes ont forcé les organisateurs prendre des mesures de sécurité draconiennes. La femme est l’avenir de l’homme et l’instrumentalisation politique des miss a de beaux jours devant elle.