Le nucléaire français dirigé par les Américains

Le nucléaire français dirigé par les Américains
 
Dans le cadre du rachat du secteur Energie d’Alstom par les Américains, Jérôme Pécresse, actuel vice-président exécutif d’Alstom, et époux de Valérien devrait être nommé patron d’une nouvelle division de General Electric, le nouveau propriétaire. Une première pour un Français, à ce niveau, nous dit-on. Moins importante sans doute que de voir le nucléaire français dirigé désormais depuis le Connecticut…
 
L’annonce, en tout cas, devrait en être officialisée la semaine prochaine, à l’occasion d’une série d’auditions parlementaires pour faire le point sur le rachat des activités Energie d’Alstom par General Electric : lorsque l’opération sera achevée – ce qui, espère le groupe américain, devrait intervenir en juillet – plusieurs responsables de l’équipementier français devraient obtenir des postes importants au sein de leur nouveau groupe.
 
Tant mieux pour eux… Ce que l’on dit moins, c’est que, lorsqu’en décembre dernier, une large majorité des actionnaires d’Alstom ont approuvé la cession aux Américains de leur pôle Energie, secteur le plus important de l’un de nos fleurons industriels, ils ont tout bonnement admis que notre puissance nucléaire passait sous le contrôle des Etats-Unis.
 

Les Américains mettent la main sur l’un de nos fleurons industriels

 
Sur les quatre principales entreprises qui dominaient jusqu’ici le secteur, General Electric ne trouve plus face à lui que Siemens et Mitsubishi. En s’annexant Alstom, le groupe américain réalise une superbe opération. Car le français détient 20 % du parc mondial des turbines à vapeur, est numéro un pour les centrales à charbon et hydrauliques, et un des principaux leaders mondiaux dans le transport de l’électricité. Quant au nucléaire, il couvre 30 % du parc nucléaire mondial et assure la maintenance des 58 centrales françaises.
 

Il n’y a plus de nucléaire français…

 
Tout cela dépendra désormais du bon vouloir de nos « amis » américains – en espérant qu’ils le demeurent… –, qui détiendront désormais 80 % de ce secteur du groupe français. Sans compter le reste…
 
Alors, le gouvernement peut bien se rassurer avec l’espèce de droit de veto qu’il possède en la matière. Qua se passera-t-il demain en cas de mésentente entre Paris et Washington ? Et que deviendront alors notre porte-avions et nos sous-marins dont les turbines sont fabriquées par Alstom ? Mais bien sûr, nos dirigeants ne croient plus à la guerre, alors même qu’ils passent leur temps à participer à des conflits aux quatre coins de la planète…
 
Ainsi, au-delà de l’enjeu économique dont on n’a d’ailleurs pas, semble-t-il, considéré tous les tenants et aboutissants, se révèle un véritable enjeu politique qui, un jour, pourrait bien avoir des conséquences catastrophiques…