On aurait pu croire La Leche League épargnée – il n’en est rien. La co-fondatrice de la LLL, consacrée à l’allaitement maternel, se trouve contrainte de démissionner du conseil d’administration, car l’association est confrontée à une lente, sourde mais inexorable reprise par des activistes transgenres… Car il faut bien que les hommes allaitent ! Eh oui, c’est l’idée.
L’organisation cible toutes les mères de cette planète mais on la presse parce qu’on veut que quelques transgenres, c’est-à-dire des hommes biologiques qui se déclarent femmes, puissent avoir accès aux séances d’allaitement, d’où ils feront fuir les vraies mères… Et ce sans s’inquiéter aucunement de savoir si nourrir un nouveau-né, en étant blindé de médicaments, est une bonne chose (car, évidemment, il faut un peu tromper ce corps dont ce n’était pas le programme initial) !
Comment déposséder la femme du geste le plus ancien du monde…
Les transgenres et l’allaitement ou « l’assouvissement des fantasmes des adultes »
« Le 6 novembre 2024, j’ai démissionné du conseil d’administration de la LLLI [La Leche League International] et de LLL elle-même, une organisation qui est devenue une parodie de mon intention initiale.
« D’une organisation dont la mission spécifique était de soutenir les femmes biologiques qui souhaitent donner à leur bébé le meilleur départ dans la vie en l’allaitant, l’objectif de LLL s’est subtilement déplacé pour inclure les hommes qui, pour une raison ou une autre, souhaitent vivre l’expérience de l’allaitement malgré l’absence de recherche approfondie à long terme sur la lactation masculine et sur la façon dont cela peut affecter le bébé.
« Ce passage du respect des normes de la nature, qui est au cœur de la maternité par l’allaitement, à l’assouvissement des fantasmes des adultes, détruit notre organisation. »
Tels sont les mots de la co-fondatrice de La Leche League, Marian Tompson, 94 ans. Et ils ont été sûrement lourds à écrire. Quand la LLL a été fondée dans l’Illinois en 1956, l’organisation était, à l’époque, contre-culturelle, fait remarquer LifeSiteNews. Son objectif était de créer une organisation dans laquelle les mères pourraient aider d’autres mères à allaiter à une époque où la plupart des bébés aux Etats-Unis étaient nourris au biberon avec du lait maternisé. Et son impact fut bientôt international. Elle a malheureusement cédé, aujourd’hui, à l’air vicié du temps.
Chestfeed : nourrir par la poitrine
Quelques jours auparavant, c’était l’une des administratrices de la branche britannique de l’association, Miriam Main, qui faisait la même démarche pour les mêmes motifs. Le conseil d’administration international de la LLL avait effectivement demandé à ses affiliés au Royaume-Uni d’autoriser les hommes s’identifiant comme trans à assister aux réunions autrefois réservées exclusivement aux mères.
Elle écrit dans sa lettre d’explication :
« Dans les publications et les documents de LLL, j’ai remarqué que “mère” était remplacé par “parent”, “donner le sein” [breastfeed] par “nourrir par la poitrine” [chestfeed] et que les femmes étaient constamment appelées “familles qui allaitent”. Ces changements de langage ont très vite évolué vers un éloignement complet de la philosophie et de la mission de LLL, mené par un groupe de fanatiques au sein de l’organisation. Les dirigeants qui exprimaient des inquiétudes quant à la clarté du langage – par exemple pour les femmes dont l’anglais n’est pas la langue maternelle – étaient ridiculisés et maltraités.
« On a commencé à nous dire qu’en tant qu’organisation inclusive, nous devrions accueillir les hommes transgenres qui souhaitaient allaiter à nos réunions. Les dirigeants ont alors commencé à soulever des inquiétudes légitimes concernant les questions de protection. Par exemple, la sécurité physique d’un bébé allaité par un homme, la sécurité sociale et physiologique d’une mère séparée de son bébé pour qu’un homme puisse allaiter, la sécurité psychologique des femmes dans la pièce où un homme est présent, le besoin d’intimité pour les femmes ayant certaines croyances religieuses. En soulevant de telles préoccupations, on nous a dit que nous étions transphobes et nous avons été comparées à des racistes et à des nazis ! »
Parlons-en de l’allaitement masculin !
Il suffit de jeter un œil sur les sites officiels de l’organisation. Le site de LLL International comporte une section entière sur les « parents transgenres et non binaires » qui fournit des instructions étape par étape sur la façon dont les hommes pourraient être capables de produire du lait.
La Leche League Canada a une section avec un drapeau arc-en-ciel géant et la question « What is chestfeeding ? » dans laquelle ils expliquent : « “Chestfeeding” est un terme utilisé par certains parents qui s’identifient comme transmasculins et non binaires pour décrire la façon dont ils alimentent et nourrissent leurs enfants à partir de leur corps. Une personne qui utilise le terme de “chestfeeding” peut ou non avoir subi une intervention chirurgicale sur son tissu mammaire. »
En définitive, les dirigeants de LLL, écrit Miriam Main, ont « montré que la lactation masculine théorique l’emporte sur les besoins des vraies femmes vivant au Royaume-Uni ».
Et non seulement cette lactation n’a évidemment aucun sens, mais elle pose moult questions en termes de sécurité pour l’enfant. Quand les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont approuvé l’année dernière le « chestfeeding » (Anne Dolhein nous en avait parlé ici), nombre de médecins ont réagi. Car l’induction de la lactation nécessite la prise d’une combinaison de médicaments, y compris des contraceptifs hormonaux, un bloqueur d’androgènes pour reproduire le « milieu hormonal » de la grossesse. Sans compter, souvent, un médicament pour le cœur, un antipsychotique, un sédatif et l’utilisation hors autorisation d’un médicament anti-nauséeux pour stimuler la lactation, appelé dompéridone, dont l’utilisation n’est pas approuvée par la Food and Drug Administration (FDA) aux Etats-Unis.
Mais ce joli cocktail de produits chimiques n’a pas effrayé la gent médicale américaine, malgré la quasi inexistence d’études réalisées : signe que la soumission à l’idéologie est plus forte que l’intérêt de la santé infantile…
La Leche League, symbole de l’exclusion… des femmes
« Je voudrais commencer par dire qu’il ne s’agit pas d’un problème de droits des trans » avait déclaré d’entrée de jeu Miriam Main pour éviter toute accusation, disant l’ouverture de la LLL à « toutes sortes de femmes – mariées, célibataires, autres, jeunes, âgées, lesbiennes, non binaires et transsexuelles ».
Mais le lobby LGBT veut plus que des hommes trans qui renouent avec leur réalité biologique en allaitant leur enfant : il veut des femmes trans qui font fi de la réalité de leur corps masculin en nourrissant un enfant qui n’est pas toujours le leur. C’est bien plus révolutionnaire.
Que ce lobby finisse par investir, travestir et en fin de compte cruellement affaiblir un mouvement si précieux, en lui faisant perdre ses bons éléments, en faisant fuir les mères et en mettant en péril la santé des plus faibles, est vraiment un signe des temps.