Libre-échange : l’Allemagne inquiète pour les appellations protégées

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Christian Schmidt, ministre allemand de l’Economie, estime que l’Union européenne ne pourra conserver les appellations d’origines protégées mises en place pour défendre l’authenticité des produits régionaux, dans le cadre du traité de libre-échange en voie de négociation avec les Etats-Unis. Jambon de la Forêt-noire en Allemagne, « Cornish pastries » en Angleterre et autres spécialités imitées aux Etats-Unis pourraient être exportées vers l’UE au détriment des originaux, a-t-il prévenu.
 

Le libre-échange contre l’Allemagne et l’Europe

 
« Si nous voulons profiter de avantages du libre-échange avec le gigantesque marché américain, nous ne pourrons plus protéger chaque type de saucisse et de fromage comme une spécialité », a précisé le ministre dans une interview au Spiegel. L’Union européenne compte 1.100 aliments bénéficiant de l’« AOP » qui ne peuvent être vendus sous leur nom traditionnel qu’à condition d’avoir été fabriqués dans la région concernée, du parmesan à la lentille du Puy, du Stilton au piment d’Espelette.
 

Des appellations protégées utilisées aux Etats-Unis

 
Tous ces produits ne sont certes pas imités aux Etats-Unis mais outre-Atlantique, on fabrique bel et bien du jambon « de la Forêt-Noire » et des Cornish pastries, friand britannique traditionnel aux ingrédients jalousement surveillés.
 
Le refus de respecter les AOP européennes a déjà été exprimé par Michael Froman, le représentant du Commerce des Etats-Unis au cours des négociations sur le TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership, TTIP) qui se poursuivent à Bruxelles, a fait savoir le ministre de l’Economie de l’Allemagne.
 
Sans surprise, la Commission de Bruxelles a balayé les déclarations de Christian Schmidt, assurant que l’UE saurait « étendre la protection déjà assurée à certains produits au sein du marche européen au marché concerné ». Cela ne correspondrait pas, c’est le moins que l’on puisse dire, aux exigences des négociateurs américains forts des demandes des fabricants et producteurs qu’ils représentent.
 
Aussi les Allemands craignent-ils de voir envahir leur marché par des « saucisses de Nuremberg » et des « Stollen de Dresde » – traditionnel pain de Noël, made in USA. Encore plus eurosceptiques, les Anglais ne sont pas davantage convaincus par les promesses de Bruxelles. Chat échaudé…