Plus de 2.000 agriculteurs irlandais ont participé jeudi soir à une manifestation à pied, en tracteurs et en camions à Bandon, West Cork, contre la révision du taux acceptable de nitrates, qui doit baisser de 250 à 220 kg par kilomètre carré en 2024 dans les exploitations laitières, en raison des risques que celle-ci fait peser sur la pérennité des revenus, des fermes elles-mêmes et des communautés rurales. Des agriculteurs actifs dans d’autres secteurs se sont joints aux paysans directement menacés, dans la mesure où les éleveurs bovins vont devoir soit réduire leur cheptel, soit augmenter la surface de leurs exploitations pour ne pas perdre jusqu’à 29 % de revenus, avec par ricochet des hausses de prix des terres agricoles provoquées par cette augmentation artificielle de la demande.
Manifestation : tout ce qui reste face à l’UE qui cherche à faire disparaître une bonne part des paysans
Les agriculteurs se plaignent notamment de d’avoir dû engager d’importantes dépenses, et se sont donc endettés pour respecter les normes déjà existantes en vue de préserver la qualité de l’eau ; ces mesures n’ont même pas eu le temps de faire leur effet, et les voilà obligés d’en envisager d’autres.
C’est un récent rapport de l’Agence de la protection de l’environnement en Irlande qui a poussé l’Irlande à proposer une révision des normes ; celle-ci doit encore être visée par la Commission européenne, qui a le dernier mot…
Les agriculteurs irlandais sous le coup de mesures à répétition
Et ce n’est pas rassurant, lorsque l’on considère par exemple que c’est au nom de normes européennes limitant l’azote pour la préservation de zones naturelles protégées que l’existence d’un tiers des fermes néerlandaises et aujourd’hui menacée.
Dans le même temps, les élevages bovins sont menacés par le projet du gouvernement irlandais, toujours en symbiose avec les projets européens, de subventionner à court terme l’abattage de 10 % du cheptel afin de réduire les émissions de « gaz à effet de serre » : méthane et CO2.