Manuel Valls dénonce l’éradication des chrétiens d’Orient

Manuel Valls dénonce l’éradication des chrétiens d’Orient
 
A l’occasion d’une cérémonie de commémoration du génocide arménien à Paris, le premier ministre français Manuel Valls a estimé vendredi que les chrétiens d’Orient étaient en train d’être éradiqués, et a appelé à mettre un terme à cette entreprise d’éradication, d’extermination menée notamment par l’Etat islamique, notamment en Irak et en Syrie.
 
A Paris, au bout du Cours la Reine, devant la statue du Père Komitas (1869-1935), prêtre orthodoxe et chantre arménien, et devant quelque 10.000 personnes, le premier ministre a lancé : «  La France est toujours du côté des victimes.  » «  Les victimes aujourd’hui, ce sont aussi les chrétiens d’Orient. Là encore, nous devons nommer les choses, établir la vérité : les chrétiens d’Orient – c’est le cas aussi d’autres minorités – sont en train d’être éradiqués dans cette région à travers ce terrorisme effrayant.  »
 
Et de poursuivre : «  Leur sort a été évoqué au Conseil de sécurité de l’ONU pour la première fois il y a quelques semaines, à l’initiative de la France. Nous devons mettre un terme à l’entreprise d’extermination conduite par Daech.  »
 

Le premier ministre dénonce l’éradication des chrétiens d’Orient

 
Manuel Valls ne parle pas de l’Etat islamique, mais bien de Daech, l’acronyme arabe, selon la décision prise de longue date par les autorités françaises de ne pas prendre le risque de mêler l’islam aux questions de terrorisme.
 
Le premier ministre évoque, en revanche, le génocide : «  Ne pas oublier les génocides, c’est aussi tout faire pour les éviter, pendant qu’il est encore temps. (…) Une nouvelle fois, des Arméniens sont persécutés parce qu’ils sont arméniens. Fermer les yeux serait coupable.  »
 
«  Les Arméniens ont été décimés, victimes d’un crime de masse », poursuit-il. «  Et la première responsabilité, la première exigence morale, c’est de regarder ce crime en face et de l’appeler par son nom : ce crime, c’était un génocide.  »
 
Puisqu’il évoque les génocides, on aimerait savoir si, dans ce pluriel, Manuel Valls comprend le génocide vendéen. Mais on comprend bien que, pour ce chantre de la révolution française, cette «  exigence morale »-là pose quelque problème…
 

La législation liberticide de Manuel Valls

 
Après lui, Anne Hidalgo, maire de Paris, a pris la parole. «  Ici, à Paris, nous entendons ainsi accélérer le mouvement en faveur de la reconnaissance du génocide en demandant la pénalisation de sa négation », a-t-elle déclaré. En attendant, elle avait décidé que, vendredi soir, la Tour Eiffel serait éteinte à 21 h 30 et durant toute la nuit, ce qui constitue, selon elle, « un geste historique inédit » – n’ayons pas peur des mots ! – en faveur des victimes du génocide arménien.
 
Même si tout le monde le fait aujourd’hui, Manuel Valls n’a pas tort de parler d’éradication des chrétiens d’Orient, puisque, selon les chiffres officiels, ce sont au moins 300.000 chrétiens qui ont fui la Syrie depuis le déclenchement de la guerre en 2011, et qu’il n’en reste qu’environ 400.000 en Irak, au lieu d’environ 1,4 million en 1987.
 
Il n’empêche qu’il y a là une certaine contradiction chez un premier ministre qui a favorisé, depuis des années, la mise en place dans notre pays de lois qui sont fondamentalement anti-chrétiennes. Et dont l’application, dans l’esprit de laïcité liberticide qui est le sien, mène à éradiquer, dans l’espace public du moins, toute idée d’esprit chrétien…
 

François le Luc