En matière de banque, le mélange des genres est recommandé dans certains cas : par exemple, le debanking est honorable quand elle frappe des agents du mal, disons l’extrême droite anglaise ou les chasseurs. Quand une banque clôt le compte de Nigel Farage, le précurseur du Brexit ou la fédération britannique de chasse, elle contribue à la grande révolution du bien. Mais quand une banque française, en l’occurrence Boursorama, qui possède aussi un site d’information, où figure notamment une émission télévisée, Ecorama, y invite Marion Maréchal pour qu’elle présente le programme économique de Reconquête, alors, c’est la tempête dans les bénitiers de l’arc-en-ciel ! La banque est accusée par Libération de, « sous couvert de neutralité, participer à la dédiabolisation de l’extrême droite dans les cercles économiques ». Et notre confrère produit pour appuyer ses dires, les « nombreuses critiques » d’internautes. Il en cite trois, dont celle-ci : « Bonjour Boursorama, ça part sur une clôture de comptes pour toute la famille. » Et encore cette opinion sur X : « Boursorama, la banque des fascistes. » Bien sûr la banque a répondu qu’elle invitait dans cette émission « tous les partis politiques, les femmes et les hommes politiques têtes de liste aux européennes ainsi que les responsables syndicaux. Nous ne sommes en rien partenaire d’un parti politique ». Et la liste des invités consultables corrobore cette affirmation. Mais, en France, à la différence de la Grande-Bretagne où les choses sont plus équilibrées, du moins en apparence, la gauche « progressiste » ne supporte pas de ne pas avoir en permanence le monopole de l’expression politique, on l’a vu récemment dans l’affaire CNews. Telle est leur vision du pluralisme.