11 octobre : Fête de la maternité divine de la Vierge Marie

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En 431, contre l’hérésie développée notamment par Nestorius, de nombreux évêques s’étaient réunis au concile d’Ephèse pour établir le dogme selon lequel la Vierge Marie est vraiment la Mère de Dieu, Theotokos. L’enjeu réel de ce débat était celui de l’Incarnation : si Jésus était à la fois vrai Dieu et vrai Homme, sa mère était nécessairement la « mère de Dieu ». Cette position fut notamment fermement tenue par saint Cyrille d’Alexandrie.

Le titre de mère de Dieu, fixé comme dogme à Ephèse, était déjà donné auparavant à la Sainte Vierge ; on peut notamment le constater dans une des plus anciennes prières mariales, le Sub tuum præsidium, dont les premiers manuscrits qui nous sont parvenus remontent au IIIe siècle : elle y est qualifiée de « sancta Dei Genitrix » (« sainte Mère de Dieu »). Et dans l’Evangile selon saint Luc, sainte Elizabeth dit à Marie qui venait la visiter : « Et d’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? » (Lc, I, 43).

Saint Thomas d’Aquin nous enseigne : « Il y a dans cette maternité une dignité en quelque sorte infinie, puisqu’Elle a pour Fils Celui que les anges adorent comme leur Dieu et leur Seigneur. Cette suréminente dignité est la raison d’être de Son Immaculée Conception, de Son élévation au-dessus des anges, de la toute-puissance de Son crédit auprès de Dieu. »

Pie XI, en 1931, pour célébrer les quinze siècles écoulés depuis le concile d’Ephèse, institua au 11 octobre la fête de la maternité divine de la Vierge Marie. Pie XI publia à ce sujet le 25 décembre 1931 l’encyclique Lux Veritatis : « Et l’on ne pourra pas rejeter cette vérité, transmise depuis les premiers temps de l’Eglise, en disant que la bienheureuse Vierge Marie a bien donné un corps à Jésus-Christ, mais qu’elle n’a pas engendré le Verbe du Père céleste. Car, déjà de son temps, Cyrille répondait justement et clairement que, de même que toutes les autres femmes sont appelées et sont réellement mères puisqu’elles ont formé dans leur sein notre substance périssable et non pas parce qu’elles ont créé l’âme humaine, ainsi a‑t-elle aussi acquis la maternité divine du fait d’avoir engendré l’unique personne de son Fils. »