USA : McCarthy, favori de l’« establishment » républicain pour la présidence de la Chambre, renonce à sa candidature

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Coup de théâtre au sein du parti républicain : Kevin McCarthy, le grand favori pour la présidence de la Chambre des représentants des Etats-Unis, a annoncé jeudi qu’il renonçait au poste, quelques heures avant le vote décisif. Un départ inattendu, qui révèle d’une part les profondes divisions qui existent au sein du parti républicain, et de l’autre la guerre menée par la base contre l’« establishment ».
 
Quelques jours plus tôt, le républicain Walter Jones avait envoyé une lettre aux candidats républicains, priant ceux qui avaient « des cadavres dans le placard » de renoncer à cette élection pour ne pas nuire au parti. Kevin McCarthy avait-il effectivement des choses à cacher ?
 

McCarthy, renonce à sa candidature à la Chambre, alors qu’il est le favori de l’« establishment »

 
« Ces dernières semaines, il est devenu évident que notre groupe est profondément divisé et a besoin de se rassembler derrière un leader. J’ai toujours mis les intérêts du groupe avant les miens. Par conséquent, je retire ma candidature », a déclaré Kevin McCarthy dans un communiqué, le jour même du vote. Devant les caméras, le candidat démissionnaire a affirmé que le parti avait sans doute besoin de « nouvelles têtes » : exactement ce qu’attendent les électeurs républicains lassés des éternels apparatchiks du parti.
 
De nombreux représentants républicains avaient par exemple reproché au précédent Président de la Chambre John Boehner de systématiquement céder devant le président américain et de trahir les électeurs républicains qui attendent une opposition forte.
 

L’offensive de la base du parti républicain contre l’establishment se poursuit

 
Malgré leur majorité à la Chambre, les Républicains ne se sont ainsi pas opposés fermement au décret présidentiel régularisant 5 millions d’immigrés clandestins ; ils n’ont pas utilisé tous les outils possibles pour bloquer l’ObamaCare. Dernièrement, John Boehner a même refusé de supprimer les subventions publiques au Planning Familial, malgré l’existence d’un trafic d’organes d’enfants avortés prouvé par sept vidéos différentes.
 
Quelques jours après la démission de John Boehner, la guerre contre l’establishment continue donc à porter du fruit : Kevin McCarthy a sans doute compris, à l’instar de son prédécesseur, qu’il était incapable de rallier l’aile conservatrice du parti, pourtant plébiscitée par les sondages.
 
Dans la course vers la présidentielle américaine, les candidats de l’establishment républicain ont également été relégués derrières des « inconnus » bien plus conservateurs, et peu tendres dans leur manière de parler des responsables de leur propre parti. Les électeurs ont apparemment besoin de sang neuf en effet, mais de sang conservateur surtout.
 

Béatrice Romée