Mélenchon candidat à la candidature pour l’élection présidentielle

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Jean-Luc Mélanchon, eurodéputé du Parti de gauche.

 
Mercredi, pressé par les annonces successives de candidatures à l’élection présidentielle, Jean-Luc Mélenchon a annoncé être candidat à la candidature. « Je vous propose ma candidature pour l’élection présidentielle de 2017. » Un appel lancé aux Français, à tous les Français.
 
Il n’est évidemment pas question pour Jean-Luc Mélenchon de se soumettre, comme on l’y invite à gauche, à l’organisation de primaires. Ce serait entrer dans le jeu des partis dont il prétend sortir, puisqu’il ne veut se présenter au nom d’aucun d’entre eux – pas même, semble-t-il, du Front de gauche. Entrer dans le jeu des primaires, ce serait évidemment suicidaire pour Jean-Luc Mélenchon, puisqu’il se soumettrait d’emblée au choix des militants les plus nombreux, à savoir les militants socialistes.
 

Mélenchon candidat à la candidature pour la présidentielle sans primaires

 
Jean-Luc Mélenchon a d’ailleurs clairement répondu à la question, en affirmant de façon plus précise, il y a quelques jours : « Participer à une primaire que François Hollande pourrait gagner ? Non. Pour une raison simple : je n’accepterai pas le résultat car je suis en désaccord total avec ce qu’il propose. De même, une primaire de toute la gauche qui inclut des partisans des traités budgétaires européens ne peut pas me concerner. » 
 
On comprend, de ce fait, sa volonté – tant sur le fond que sur la forme – d’apparaître comme un candidat hors parti, qui est la seule ouverture possible pour lui. D’où cet appel aux Français…
 
Evidemment, la « proposition » de candidature de Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle agace la gauche, hantée qu’elle est par la perspective de pouvoir connaître, en 2017, une réitération de 2002, dont le spectre n’est pas tant la présence du Front national au second tour – quasi gage de succès au contraire pour son adversaire – que l’absence de la gauche.
 
Même le Front de gauche voit dans cet appel de son homme fort une aventure en solo. « Les partis du Front de gauche n’ont en rien été consultés, ni même informés », déclare le porte-parole du Parti communiste, Olivier Dartigolles, qui juge la situation « très préoccupante ».
 
« C’est une aventure solitaire lancée en solitaire », résume enfin le ministre de la Santé, Marisol Touraine.
 

Election délicate

 
Evidemment, la situation est plus délicate pour la gauche qu’en 2012 où François Hollande avait gagné, malgré les 11,10 % obtenus par Jean-Luc Mélenchon au premier tour. Car aujourd’hui, Hollande est président et son bilan s’accorde avec les sondages pour le dire au plus bas. Et peut-être bien pour le pousser à céder la place à un autre…
 
Dans cette perspective, on peut effectivement se demander si le but de Mélenchon n’est pas de faire chuter Hollande – qu’il accuse de ne pas pratiquer une politique de gauche ; voire de faire gagner Marine Le Pen, face à laquelle il pourrait incarner une véritable opposition-miroir.
 
En effet, le leader du Front de gauche a, comme le patron du Front national, certains réflexes qui les voient jouer, en définitive, au même niveau. Ce que Jean-Luc Mélenchon affirme clairement en disant vouloir s’opposer à la résignation, en prétendant incarner « la France insoumise ». Un parallèle d’autant plus visible que, sur bien des sujets dits sociétaux, Marine Le Pen a entamé, sous le prétexte de dédiabolisation, un virage à gauche.
 

Face à Marine Le Pen ?

 
Oh ! certes, Mélenchon est le champion incontesté – pour l’heure, et en France – de l’extrémisme de gauche, et le parallèle ne peut être une règle absolue.
 
Il est un point, néanmoins, sur lequel tout deux affichent un discours d’opposition stricte : c’est celui de l’Union européenne. Un aspect qui, à l’heure où les grondements contre Bruxelles se font plus fort en Europe, devrait rassurer François Hollande. Sur ce point, en effet, il n’y a qu’à Marine Le Pen que Jean-Luc Mélenchon puisse piquer des voix…
 

François le Luc