Angela Merkel recevra en avril la « International Four Freedoms Medal » (c’est-à-dire la « médaille internationale des quatre libertés »), décernée par l’Institut Roosevelt. Le chancelier allemand sera décoré pour sa gestion de différentes crises en Europe. Ainsi l’annonce un communiqué dudit institut.
Angela Merkel sera récompensée – donc décorée – pour son « dévouement » dans la crise migratoire qui touche l’Europe, pour sa volonté de « protéger ceux qui fuient la guerre et le conflit au Moyen-Orient, en Afrique et en Asie ». Une médaille qui, rien que cette année, en Allemagne, pèse un million… Et quelques tracas.
Sans oublier – c’est que les crises sont multiples ces temps-ci – son rôle dans la crise financière qui a frappé l’Union européenne, sa gestion des négociations dans le cadre de la crise ukrainienne… Tout cela – son leadership moral, comme dit le jury – récompensé le 21 avril prochain, à Middelburg, au sud-ouest des Pays-Bas.
Merkel décorée
La « International Four Freedoms Medal » récompense chaque année les défenseurs des valeurs prônées par l’ancien président américain et franc-maçon Franklin Roosevelt dans un discours tenu le 6 janvier 1941 (d’où la date-anniversaire à laquelle elle est attribuée) : la liberté d’expression ; la liberté de religion ; la liberté de vivre à l’abri du besoin ; la liberté de vivre à l’abri de la peur. De ce fait, cette médaille a déjà été décernée à Nelson Mandela, Jimmy Carter, Vaclav Havel ou la princesse Juliana.
En Allemagne, et plus précisément à Cologne, certains doivent se poser des questions…
Et Angela Merkel a peut-être estimé, en son for intérieur, que la chose tombait mal, puisque, ce même mercredi, elle affrontait en Bavière, très critique ces dernières semaines vis-à-vis de la politique menée par Berlin, les remarques de la CSU, qui l’avait invitée à sa réunion de rentrée. « Je maintiens mon exigence d’un changement dans tous ses aspects de la politique sur les réfugiés », a d’emblée déclaré le président de la CSU, Horst Seehofer.
La politique d’asile en question
« Si des demandeurs d’asile ou des réfugiés se livrent à de telles agressions, cela doit conduire à la fin immédiate de leur séjour en Allemagne », a lancé l’un de ses adjoints, Andreas Scheuer.
Angela Merkel a répondu en réitérant sa position actuelle, et en refusant toute limitation de la réception des réfugiés. Elle a promis, en revanche, de « réduire de manière significative » cette année le nombre de migrants par le biais de la solution des quotas européens, et des efforts pour lutter « contre les causes de la fuite des réfugiés » de leurs pays.
La politique des quotas européens ? Après les événements du Nouvel an en Allemagne, comment Angela Merkel peut-elle sérieusement croire que ses voisins vont s’y prêter avec plus d’enthousiasme encore qu’auparavant ?