Narendra Modi, premier ministre indien, chantre hindou de l’indianité, accueille cette semaine à New Delhi le sommet mondial bouddhiste qui regroupe les représentants de trente pays sur le thème « Réponses aux défis contemporains, de la philosophie à la pratique ».
Significativement, une délégation chinoise et le Dalaï Lama, malgré la récente controverse qu’a provoquée celui-ci, ont été invités. La présence de Modi à ce rassemblement mondial est un symbole fort parce qu’il se revendique hindou et a fait de l’hindutva (les valeurs hindoues) la base de son action et de son succès politique. Les médias occidentaux l’ont souvent présenté, pour cette raison, comme « national-populiste, anti-musulman et xénophobe ».
Modi pour un accord mondial hindou-bouddhiste ?
Sans doute l’handutva oppose-t-elle les entités extérieures à l’Inde (exemple : islam, christianisme, capitalisme, communisme), à l’Indien de souche, nécessairement hindou, sikh, jaïn ou bouddhiste. Mais moins d’un pour cent de la population indienne est bouddhiste. Le sommet mondial de Dehli est donc une opération politique, intérieure (contre musulmans et chrétiens monothéistes), extérieure (pour le rayonnement de la grande Inde, pays le plus peuplé du monde) – et surtout globale.
Il faut se souvenir en effet que la révolution mondialiste menée au nom de l’environnement par l’ONU débouche sur des changements juridiques (droit du vivant par exemple), économiques et moraux (bonheur national brut), et enfin spirituels (adoration de la nature divinisée) majeurs, où le bouddhisme tient une place importante. Nul n’est mieux placé que le végétarien hindou pour tendre la main à la philosophie bouddhiste pour chercher ensemble un syncrétisme polythéiste. Ce qui est intéressant est de voir comment agit un « Trump indien » considéré comme identitaire et xénophobe pour construire son monde ouvert.