Si Vladimir Poutine, naguère, en Tchétchénie, prétendait « butter les terroristes jusque dans les chiottes », le mondialisme révolutionnaire entend soumettre l’humanité à son paradigme écologiste jusque dans le plus petit détail de la vie quotidienne. Voici que des scientifiques Américains viennent de brosser le profil de cocktails qui, par leur composition, seraient « respectueux du climat ». Une prétention qui prêterait à rire si elle n’était la manifestation minuscule d’un totalitarisme démesuré déguisé en souci du bien commun éclairé par la Science (avec un grand S).

Le monde des cocktails réfractaire à la grâce écolo

Le Scientific American vient de publier, le premier juillet, un article d’un certain Amy Brady qui pose une question selon lui fondamentale pour l’industrie de la restauration et des cafés : « Cela fait des années qu’elle intègre des procédés respectueux du climat, en utilisant par exemple des produits locaux et de saisons produits avec une faible empreinte carbone, mais le monde des cocktails n’a pas été touché par le même souci. (…) La fabrication des cocktails ne paraît pas aujourd’hui durable (sustainable). »

Un « zéro gaspillage » respectueux du climat

La Diageo Bar Academy lui emboîte le pas en recommandant une « approche zéro gaspillage », ce qui suppose par exemple de ne pas utiliser « le plastique à usage unique, comme la paille ou le remueur de cocktail », ou de « déshydrater les fruits pour allonger leur durée de vie sur l’étagère » ou encore de « faire les cocktails à l’avance et les conserver au frais pour réduire la demande en glace ». Les Américains sont en effet de très gros consommateurs de glace, et, selon Brady, le premier ennemi des cocktails respectueux du climat, c’est la glace.

Le mondialisme pousse le totalitarisme jusqu’au glaçon d’apéritif

Nous boirons donc des planteurs et des gin-fizz composés avec des fruits déshydratés, sans paille, pas bien mélangés et tiédasses, pour obéir à l’injonction qui nous est faite d’être respectueux du climat. Brady nous l’assure : « Les cocktails sont insoutenables tout simplement parce qu’ils utilisent trop de glace et d’eau. » Et d’affirmer : « Le gaspillage d’énergie par la glace est énorme à cause des machines que la plupart des bars et restaurant utilisent pour maintenir un stock de glace stable. Les machines à glace marchent sans arrêt jusqu’à ce qu’elles soient pleines, parfois plusieurs heures de suite. » Que ce soit vrai ou non, et quoi que pèse en fait ce « gaspillage fou », la vraie folie est qu’un périodique naguère sérieux comme le Scientific American se fasse le portevoix de la religion du climat, et qu’un public respectueux en absorbe jour après jour le catéchisme frelaté, pour finir par se soumettre au mondialisme révolutionnaire jusque dans ses petits vices apéritifs.

Pauline Mille