Il est impossible de ne pas relater la distribution de nourriture à la population à Gaza qui a mal tourné, provoquant 280 blessés et la mort de plus de cent palestiniens. Il y a eu une bousculade généralisée, des camions ont écrasé des gens, l’armée israélienne a tiré. S’agit-il d’un « massacre mené par l’armée d’occupation » comme le prétend le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, ou bien l’armée israélienne n’a-t-elle ciblé, comme elle l’assure, que quelques individus qui menaçaient de déborder son dispositif, la plupart des victimes étant victimes de la bousculade ? Il est impossible, dans l’état des informations vérifiées, de le dire. Dans une guerre, on le voit aussi en Ukraine, la première des armes, des deux côtés, est la propagande. On note « l’indignation » et la « réprobation » d’Emmanuel Macron devant des « images » où « des civils ont été pris pour cible », mais cela ne nous dit pas si les militaires israéliens ont vraiment perdu leur sang-froid ou s’ils ont tiré pour éviter une situation pire encore. Le président de la République, qui n’a pas fait son service militaire, n’est peut-être pas le mieux placé pour le dire. Ce qui est sûr en revanche, c’est qu’une opération de guerre prolongée sur un territoire occupé comporte des risques sans cesse croissants, et que les opérations dites d’aide humanitaire demandent un dispositif de sécurité particulièrement renforcé, avec des troupes particulièrement formées à cela.