Le 18 décembre 2023, le Dicastère pour la doctrine de la foi (DDF) publiait une Déclaration sur la bénédiction des « couples irréguliers et couples de même sexe » approuvée par François, Fiducia Supplicans. Ce texte, que n’autorisent ni la tradition de l’Eglise ni la doctrine catholique, fut rejeté partout, massivement en Afrique, à l’Est, en Amérique, et même en France il ne passe pas bien. Troublant les fidèles et une part du clergé, il ne correspond en outre à aucune demande, malgré les efforts de la Conférence des évêques de France, qui a institué dans près de la moitié des diocèses une personne référente pour la pastorale « Foi et homosexualité ». La CEF l’avoue discrètement : « Les demandes de bénédictions se gèrent au niveau diocésain, sans remontées au niveau national », explique à La Croix Véronique Lonchamp, déléguée nationale « Familles » au sein du pôle « Annonce et accompagnement de la vie chrétienne ». Il faut donc se renseigner diocèse par diocèse, ce qu’a commencé à faire La Croix. Et les résultats sont décourageants pour les partisans de Fiducia Supplicans : dans les diocèses contactés, les demandes de bénédictions de couples homosexuels, quand elles existent, « se comptent sur les doigts de la main » : « Cela ne semble pas avoir créé un effet de masse », précise Cyrille de Compiègne, coprésident et porte-parole d’une association militant pour la pleine reconnaissance des couples de même sexe dans l’Eglise. Autrement dit, le Dicastère pour la doctrine de la foi a lancé un document mauvais qui déchire l’Eglise pour le plaisir d’une poignée de lobbyistes.