Elon Musk – désormais intégré dans la campagne présidentielle de Donald Trump avec l’assurance d’un poste où il sera chargé de réformer l’Etat – vient de dévoiler ses deux plus récentes inventions révolutionnaires : Robotaxi, un taxi sans chauffeur, ni volant ni pédales, et un robot humanoïde « compagnon », Tesla Optimus, qui pourra servir des bières et « être votre ami », a promis l’homme le plus riche du monde. L’inauguration publique a eu lieu jeudi dernier aux studios Warner Bros en Californie avec une grande nouveauté : les invités pouvaient circuler dans le premier et interagir avec le second. Lorsque les deux nouveaux produits seront fabriqués à grande échelle, leurs prix devraient rester en-deçà de 30.000 dollars (27.500 euros) pour la voiture, et autour de 18.300 dollars pour l’« assistant personnel » fonctionnant à l’intelligence artificielle.
La production d’Optimus pour usage interne dans la société devrait commencer l’an prochain, et à l’échelle industrielle dès 2026, avait annoncé Musk en juillet. Le Robotaxi ainsi que son grand frère, un minibus de 20 places, arrivera sur le marché « avant 2027 », a-t-il précisé lors de la soirée de présentation. Même si Tesla est coutumier des retards de calendrier, l’horizon qui se dessine est net. Le grand remplacement se profile : celui de l’homme par la machine.
Elon Musk interrompt sa campagne pour Trump
La machine, il faudra en payer l’acquisition, ainsi que l’énergie nécessaire à son fonctionnement ; mais c’est tout. Pas de salaire, fût-il minimum, pas de congés, pas d’horaires syndicaux, et en outre elle sera remplaçable à volonté. Elon Musk l’annonçait en 2023 à la conférence Viva Technology : l’IA fera advenir « une ère d’abondance dans laquelle vous pourrez avoir, sans problème, les biens ou services dont vous aurez envie ». C’est le « scénario optimiste » – terrifiant, en réalité, et radicalement opposé à la condition humaine.
Tout, dans notre monde sans Dieu, vise en effet à contrer le plan de Dieu pour l’humanité : les commandements de la Genèse, avant et après la chute, sont violés en série. A la négation de la réalité de l’homme et de la femme, du mariage, de la place de l’homme dans la Création, de la nécessité pour le langage de correspondre au réel – c’est la folie de l’idéologie du genre et de la confusion du bien et du mal – s’ajoute le rejet de la condition humaine qui est de travailler pour subsister, en vivant aux frais d’une collectivité toute-puissante.
C’est le rêve matérialiste poussé à son paroxysme, et qui aboutit au cauchemar annoncé par l’arrivée des robots : la disparition de l’homme fait, ultimement, pour Dieu, et son remplacement par ce qui pourra rester d’entités faites pour la jouissance. Des hommes « augmentés » peut-être (Elon Musk prévoit leur avènement) mais privés de l’essentiel : leur âme.
Le taxi sans chauffeur et le domestique robot : un rêve anti-humain
Trump et Musk s’affichent comme hostiles à l’« Etat profond », champions d’une liberté économique et d’expression chaque jour davantage agressée, mais vont-ils, comme le dit un compte X de soutien à Trump, « rendre l’industrie des robots plus grande qu’elle n’a jamais été » ? Vraiment, c’est l’ère de la grande confusion, d’une dialectique à multiples ramifications : les contradictions se multiplient dans tous les camps mais on est sommé de choisir quand même.
N’oublions pas, cependant, le facteur esbroufe. Quand Musk a présenté ses Optimus qui se sont mêlés aux invités du gala de jeudi soir à la Warner et leur ont servi leur boisson préférée, ils avaient tout de même besoin d’être pilotés à distance par des humains, ce que l’on n’a su que plus tard. Car s’ils maîtrisent la marche autonome, ils ne savent toujours pas gérer la blonde comme la blonde derrière le bar.
Sauront-ils demain – comme l’a certifié Musk – tondre la pelouse, promener le chien, vous faire la conversation, servir la bière et même « garder les enfants » ? Le multimilliardaire rêve d’un avenir où 8 milliards d’hommes auront chacun leur robot personnel (acheté à Tesla, sans doute).
Curieusement, personne ne dénonce la surpopulation annoncée de ces sous-hommes ou sur-hommes, on ne sait plus trop, dans un monde où les robots construiront les robots pour aller vers un monde uniformément désespérant.