Un musulman pur jus à la tête d’Ofsted, l’organisme d’évaluation des écoles britanniques

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Il porte un turban blanc et une barbe sans moustache, façon Mahomet. Sir Hamid Patel ne cache pas son appartenance religieuse, et il a un palmarès de prosélytisme musulman, mais cela n’a pas empêché le gouvernement travailliste britannique de le nommer directeur par intérim d’Ofsted, l’institution britannique qui assure le « contrôle qualité » des écoles. Plusieurs médias de droite français ont attiré l’attention sur cet événement de fait remarquable, et l’eurodéputé François-Xavier Bellamy a commenté : « Le projet islamiste passe par la prise en main des institutions, à commencer par l’école. Nos démocraties sont retournées contre elles-mêmes. L’Europe doit sortir de la naïveté, enfin. »

Naïveté ? L’interprétation est en elle-même naïve. Quelques jours seulement après l’organisation d’un iftar au cœur de Windsor Castle, le fait n’aurait dû étonner personne. On assiste à une véritable normalisation de l’Islam au Royaume-Uni, et de là à ce que l’islam fixe les normes de la vie en communauté, il n’y a qu’une différence de degré et non de nature.

Hamid Patel est déjà le directeur exécutif de la Star Academies Trust, gestionnaire d’une quarantaine d’écoles primaires et secondaires, parmi lesquelles des établissements confessionnels chrétiens ou islamiques : nombre d’entre elles bénéficient d’une côte maximale d’excellence dans l’échelle d’évaluation d’Ofsted.

 

Les écoles britanniques sous l’œil vigilant d’un musulman

On reproche à juste titre à Sir Hamid d’avoir une approche communautariste des établissements d’éducation. Et il a lui-même dirigé une école secondaire pour filles, la Tauheedul Islam Girls’ High School à Blackburn en Angleterre, l’une des premières à avoir encouragé ses élèves à porter le hijab à l’extérieur de l’école, à réciter le Coran au moins une fois par semaine, et à s’abstenir d’apporter à l’école des cahiers ornés de photos de vedettes du showbiz et autres images « non islamiques ».

En 2010, sous la direction de Patel, l’école avait reçu le sheikh saoudien Abdul Rahman Al-Sudais connu pour avoir décrit les Juifs comme des « porcs » et avoir prié pour qu’Allah mette fin à leur existence. Interrogé au sujet de cette visite, Sir Hamid avait déclaré en 2013 : « Les filles avaient envie de voir ce type qui a cinq millions de followers. Elles l’avaient vu sur YouTube. Il est resté 20 minutes. » Passez muscade.

Quoi qu’il en soit, Hamid Patel s’inscrit dans la logique de l’islam restructuré, et donc ouvert aux autres communautés religieuses tout en faisant avancer les pions de la sienne propre : les écoles de la Star Academies Trust se targuent de recevoir des intervenants de confessions diverses – juive, sikh, hindoue, chrétienne et islamique. Un exemple de dialogue interreligieux en somme.

 

Sir Hamid Patel, fait chevalier à la demande d’Elizabeth II

D’ailleurs Sir Hamid Patel a été fait chevalier par feu la reine en 2021 et il était invité au couronnement du roi.

C’est sans doute ce qui lui a valu l’approbation d’un journaliste invité sur Cnews le 17 mars : Claude Moniquet le saluait en rappelant que « les établissements qu’il gérait sont parmi les meilleurs du Royaume-Uni ».

Sachant que les écoles britanniques souffrent des mêmes tares que toutes celles du monde occidental où l’on adopte les funestes pédagogies globales, la chose correspond peut-être bien à une réalité. Mais ce n’en est pas moins inquiétant : au contraire, les véritables élites intellectuelles de demain seront celles qui auront reçu un minimum de formation de l’intelligence. A quelle fin ?

Curieusement, la National Secular Society, l’union laïciste nationale britannique, a réagi plutôt positivement à la nomination de Sir Hamid, déclarant dans un communiqué : « Au moment où le fondamentalisme religieux a des répercussions croissantes sur les écoles, nous sommes prêts à soutenir n’importe quel président qui sauvegarde les principes d’égalité, indépendamment du sexe, de la religion ou des croyances. Nous encourageons Sir Hamid à assurer qu’Ofsted continue à s’engager à ce que la religion ne fasse pas obstacle à la qualité de l’enseignement ou au droit humain fondamental des enfants à une éducation large et équilibrée. »

 

Ofsted n’est pas un organisme au-dessus de tout soupçon

En attendant, Ofsted s’est déjà bien souvent fait reprendre pour le caractère orienté de ses évaluations. En 2014, l’organisme avait menacé de baisser la note d’une petite école chrétienne parce qu’elle n’avait pas invité de représentants d’autres religions, tel un « imam », pour présider à ses assemblées de prière, au motif qu’elle échouait à « promouvoir activement l’harmonie entre les différents croyances religieuses ». La même année, une école de village à Market Rasen (104 élèves) s’était vue refuser le passage à la note « excellent » pour n’avoir pas assez d’élèves noirs ou asiatiques, et donc trop de Blancs. Son professeur principal avait plié en décidant d’emmener les écoliers en visite scolaire dans une mosquée.

En 2017, et c’est une école confessionnelle juive orthodoxe de Hackney (Londres) qui avait été rappelée à l’ordre par Ofsted parce qu’elle ne prévoyait rien dans son programme éducatif au sujet de l’orientation sexuelle ou de la réassignation de genre. La même année, une école libre de Durham avait été fermé parce que les élèves y avaient mentionné le terrorisme quand on leur parlait de l’islam.

A l’inverse, à Barrowford dans le Lancashire, l’école primaire « New Age » qui refuse toute discipline et tout examen pour ses 355 élèves avait été jugée « bonne » par Ofsted en 2015. Les élèves turbulents se voient simplement indiquer que leur comportement a des conséquences sur le « bien-être émotionnel » de leur professeur.

Qui sait : peut-être Sir Hamid Patel va-t-il mettre fin à ces pratiques scandaleuses de la part de l’organisme qu’il contrôle désormais en attendant la fin de sa direction par intérim. Ce seraient encore des points gagnés par l’islam, de plus en plus en vue et de plus en plus reconnu outre-Manche. On aurait tort de ne pas s’en inquiéter.

 

Jeanne Smits