Etats-Unis : tension entre les Républicains et Obama sur la venue de Netanyahu

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Depuis mercredi, la tension est palpable entre le président américain Barack Obama et les leaders républicains au sujet de la visite du Premier ministre israélien devant le Congrès. Elle s’ajoute au différend qui les oppose à propos de l’Iran : la Maison Blanche a été informée indirectement de la venue sur le sol américain de Benjamin Netanyahu, invité directement par le président de la Chambre des représentants. Un accroc dans le protocole diplomatique, une manière de procéder « inhabituelle » selon John Kerry. Barack Obama avait déjà donné le ton en prévenant le Sénat qu’il opposerait son veto à toutes nouvelles sanctions votées contre l’Iran, affirmant qu’elles perturberaient les négociations américaines au Moyen-Orient. Un projet sanctions est déjà soutenu par douze Républicains.
 

Les Républicains défient Obama à propos de l’Iran

 
Depuis un an, les Etats-Unis s’efforcent d’amener l’Iran à démanteler certaines parties de son programme nucléaire. Une nouvelle tentative du secrétaire d’Etat John Kerry en ce sens a échoué en novembre dernier, poussant les Etats-Unis et leurs alliés à prolonger de sept mois les négociations.
 
Du côté des Républicains, la réponse est nette : ce genre de concessions, et toutes les suivantes, pourraient mettre les Etats-Unis en danger.
 
Aussi président de la Chambre des représentants, le Républicain John Boehner, a-t-il répondu très fermement à la menace de veto de Barack Obama : « Le message exact que nous a adressé Obama est celui-ci : “Ne dégainez pas”. Il espère que nous allons rester les bras croisés à ne rien faire pendant qu’il négociera une mauvaise solution avec l’Iran », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Nous ne le ferons pas. Jamais ! »
 
Boehmer et quelques autres Républicains semblent bien décidés, au risque de provoquer un scandale diplomatique qui Obama se mettrait en porte-à-faux avec Israël.
 

Obama exaspéré par l’invitation surprise des Républicains

 
La Maison blanche a en effet exprimé mercredi son exaspération après l’annonce surprise de la venue du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, en plein débat sur l’Iran. Celui-ci est invité – pour la troisième fois – à prononcer un discours devant les deux chambres du Congrès le 11 février.
 
La Maison Blanche a insisté sur l’aspect protocolaire : « Le protocole classique est que le dirigeant d’un pays prenne contact avec le dirigeant du pays dans lequel il se rend (…) et cet événement semble donc être s’écarter du protocole », a déclaré son porte-parole Josh Earnest, avant d’ajouter : « Les Israéliens ne nous ont pas informés de ce voyage. »
 

Les Républicains veulent des sanctions contre l’Iran, Obama refuse

 
L’objectif politique de John Boehner est très clair, quant à lui : « Face aux défis actuels, je demande au Premier ministre de s’exprimer devant le Congrès sur les graves menaces que l’islam radical et l’Iran représentent pour notre sécurité et notre mode de vie », a-t-il déclaré.
 
John Kerry, le chef de la diplomatie, a tenté de minimiser l’incident en affirmant que les deux pays n’avaient aucune différence d’objectif sur la question du nucléaire iranien, parlant seulement de « différences en termes de tactique ».
 

Obama rappelle qu’Israël est loin d’être tout-puissant

 
Pourtant, les divergences sont réelles, et graves, sur la question.
 
La réaction d’Obama montre qu’Israël est loin d’être tout-puissant, malgré les solides alliés que sont pour lui une grande partie des Républicains.
 
Ce bras de fer montre également que les Républicains sont capables d’être fermes et déterminés : leur mollesse pour contrer Obama sur la question de l’immigration l’aurait presque fait oublier…